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DEUX DE LA VAGUE

Un film sur des cinéphiles pour des cinéphiles !

Constitué de scènes de films, d’interviews d’époque et d’images d’archive, ce documentaire revient sur l’avènement de la Nouvelle Vague avec, comme fil conducteur, l’amitié orageuse qui liait François Truffaut et Jean-Luc Godard…

“Truffaut est mort, il ne me protégera plus !”. C’est par ces mots de Godard au décès de son ami perdu que commence ce documentaire fort bien pourvu. Cette épitaphe décrit bien la relation entre les deux hommes. Une relation tempétueuse qui débuta par une belle amitié pour se terminer sur un désaccord irréversible.

Truffaut sera le premier à connaître la consécration en remportant le prix de la mise en scène lors du festival de Cannes 1959, pour “les 400 coups”. Chabrol tourne “Les cousins” et pour ne pas être en reste, Godard demande à son ami Truffaut de terminer le scénario inspiré d’un fait divers qui les avait passionnés tous deux, l’affaire Michel Portail. Godard signe les dialogues et tourne alors son premier film : “à bout de souffle”. Tous deux cinéastes reconnus, ils vont pouvoir vivre du cinéma et enchaîner les films en s’entraidant régulièrement. Or, arrive mai 68 et la carrière de Godard prend un tournant radical. Il sera dorénavant un cinéaste militant. Le torchon brûle alors entre les deux hommes, Jean-Luc reprochant à François de n’être qu’un bourgeois.

Néanmoins, le documentaire ne se contente pas de dépeindre l’amitié complexe qu’entretenaient les deux hommes. Il développe par cet angle de vue, une belle description de la Nouvelle Vague en général, en abordant les tournages de ses principaux fondateurs, mais surtout sa gestation au sein des «Cahiers du cinéma». Pour peu qu’on soit un peu cinéphile, c’est un véritable plaisir de voir Truffaut, Godard, Bazin, Langlois… disserter avec passion sur Hitchcock, Rosselini, Renoir et Hawks.

Le documentaire, malgré une facture très classique, est assez bien construit. Certes, les interventions furtives d’Isild Le Besco, errant de-ci de-là dans Paris sur les traces de Godard et Truffaut, n’apportent pas grand chose au film, mais qu’importe, l’essentiel est dans le fond. Les réalisateurs se sont attachés à ne montrer que des images d’époque, évitant ainsi le gros défaut de beaucoup de documentaires, souvent anglo-saxon, qui est d’interviewer des personnes aujourd’hui, en leur demandant de se remémorer le passé. La nostalgie n’a pas la même portée que les sentiments ressentis au présent. Enfin, bien que sa trame soit non linéaire, le film est assez bien élaboré et ne connaît aucun temps mort. Voici donc une bien belle façon de découvrir ou re-découvrir cette période charnière du cinéma qu’est la Nouvelle Vague.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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