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DÉTECTIVE DEE : LE MYSTÈRE DE LA FLAMME FANTÔME

Un film de Tsui Hark

Combustions spontanées dans la cour de l’impératrice

Dans la chine antique, la première Impératrice de Chine est sur le point de se faire couronner malgré ses nombreux détracteurs. Pour l’occasion, un immense colosse a été érigé. Un diplomate romain se déplace spécialement pour visiter ce chantier colossal et assiste à la combustion spontanée du superviseur impérial des travaux. Tourmentée par cette curieuse affaire, l’Impératrice demande au Détective Dee, qu’elle avait exilé pour trahison durant huit années, d’enquêter sur cette affaire…

Attention les yeux, car Le Pacte nous sort ici un Tsui Hark qui tache, aux couleurs débordantes, aux détails foisonnants et surfaits mis en image à travers des CGI (Computer Generated Imagery) qui nuisent vraiment à l’ensemble du film. Comparé au dernier John Woo, présenté le jour d’avant à Venise, la différence de moyens est flagrante. Dès les premiers plans, cette impression d’être devant un jeu vidéo de la fin du Siècle dernier est présente et demeurera jusqu’aux dernières minutes.

Heureusement, le détective a bien d’autres atouts dans sa longue et large manche. Un scénario, bien touffu et complexe aux premiers abords, se dévoile finalement brillamment entre faux semblants et métamorphoses physiques dès lors que le détective revient de ses 8 années d’exil. Ainsi, "Detective Dee" est un film de sabres privilégiant l’enquête aux combats et ce n’est pas plus mal. Car les séquences de Kung-fu sont bien moins intéressantes que l’intrigue, très bien ficelée, quoiqu’un peu trop bavarde. On aura droit aux classiques mises à nues par ce Sherlock Holmes made in China, expliquant les tenants et les aboutissants de l'enquête, via de longues tirades moralisatrices. En face, on contemplera les visages dépités des conspirateurs mis à découverts qui, dans une ultime réponse au clairvoyant Détective, en viendront systématiquement aux mains. Classique.

A l’arrivée, Tsui Hark déçoit quelque peu avec ce wu xian pan somme toute très banal, et aux allures inachevées avec ses effets visuels cheaps. On se consolera néanmoins grâce à la présence très convaincante de Li Bingbing, en bras de droit dévouée de l’impératrice, et la prestation très classe d’Andy Lau ("Infernal Affairs").

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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