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LES DENTS, PIPI ET AU LIT

Un film de Emmanuel Gillibert

Collocation gentiment tendue !

Antoine, la quarantaine, célibataire et fêtard vit en coloc avec un ami. Lorsque ce dernier part, il lui trouve un remplaçant qui au dernier moment se désiste. Il est alors remplacé par Jeanne, en plein divorce et mère de 2 enfants. La cohabitation ne va pas être des plus simple pour Antoine…

Décidément, chaque début d’année Louise Bourgoin a des problèmes au sein de son couple et de sa colocation. Dans "Sous le même toit", elle tentait une cohabitation avec son ex-mari et dans "Les dents, pipi et au lit", elle se retrouve en colocation avec un quarantenaire dragueur ayant horreur des enfants, en attendant de recevoir une pension suite à son divorce. Le ressort comique tient donc ici du choc entre deux mondes, celui de ce quarantenaire enchaînant les conquêtes d’un soir, et ayant une vie de célibataire faite de soirées, jeux vidéo, matchs de foot… et celui de cette mère de famille devant s’occuper de ces deux jeunes enfants. Ainsi le quotidien tranquille de ce quadra se trouve totalement dynamité par l’irruption de ce trio, et en particulier par les enfants.

Se crée alors une sorte de petite famille. Mais ce qui promettait mille et unes péripéties et une multitudes de gags vachards, se trouve vite être sage du fait d’une trop faible exploitation du potentiel comique des enfants. Le duo de collègues d’Antoine est assez lourd et consterne plus qu’il ne prête à sourire. Et même si on sourit parfois, on est loin du fou rire assuré pendant une bonne partie du long-métrage, la faute à certains gags manquant leur cible. Le scénario oscille ainsi entre comédie familiale gentiment irrévérencieuse et comédie romantique standard avec une évolution de la relation du duo principal cousue de fil blanc. A ce titre un passage est assez intéressant : le duo se moque d’une scène régulière des comédies romantiques : la course du héros dans un hall d’aéroport afin de retrouver son amour pour l’empêcher de partir loin de lui. Au final cette scène se retrouvera dans le film, ils s’en moquent (Antoine ne cessant de se dire « ne cours pas, ne cours pas ») mais ne la renouvelle nullement. Comme s’il était impossible de déroger à cette figure scénaristique.

Louise Bourgoin et Arnaud Ducret parviennent à développer une alchimie afin qu’on puisse croire à leur couple, même si Arnaud Ducret en fait quelque fois un peu trop. Quant aux deux jeunes enfants, ils s’en sortent plutôt bien, même si leurs rôles de pestes vient à s’essouffler un peu trop vite. "Les dents, pipi et au lit" ne parvient donc pas à se hisser au-dessus de la mêlée des comédies françaises, et reste un produit formaté comme on en voit trop ces dernières années et qui viendra seulement nous faire sourire un dimanche soir en prime time à la télé. Pourtant cette lutte de territoire entre un adulte et enfants aurait pu aller plus loin. Et c’est un peu comme si le fait de rentrer dans les rails de la comédie romantique avait restreint ce potentiel.

Kevin GueydanEnvoyer un message au rédacteur

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