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DARK WATER

Un film de Walter Salles

Maman, fais gaffe ! La baignoire déborde…

Alors qu’elle se bat avec son ex-mari pour la garde de sa fille Cécilia, une jeune mère de famille emménage dans un appartement de Roosevelt Island, un quartier pauvre accolé à Manhattan. Une nouvelle vie s’instaure, mais la jeune femme entend des bruits venant d’au-dessus. Hors l’appartement a été abandonné par ses propriétaires depuis plusieurs mois…

« Dark Water » est le dernier né de la famille des « je reprends les classiques du cinéma d’horreur japonais et je les mets à la sauce américaine ». Après « Ring » et « Ring 2 », où la jolie Naomi Watts faisait du zèle pour sauver son gamin, après « The Grudge » avec Srah Michelle Gellar, c’est ici Jennifer Connelly qui s’y colle, et la jeune femme est une pure merveille. Son regard est une boîte à surprises, où les tiroirs s’ouvrent les uns après les autres: terreur, folie, angoisse, cauchemar, tout cela appuyé par les étranges visions de sa fille Cecilia.

Le rôle-titre est bien évidemment tenu par l’appartement lui-même, mais tout concorde à créer une atmosphère étouffante, écœurante, maléfique : l’ascenseur qui n’en fait qu’à sa tête, cette fuite dans le plafond qui ne cesse de s’étendre, le concierge de l’immeuble… Le quartier de Roosevelt Island est abordé comme un enfer sur terre : immeubles gris, et la pluie, cette pluie omniprésente, où s’engorgent les êtres, les lieux, la vie.

Le film a néanmoins le défaut de reprendre les mêmes tuyaux que ceux utilisés dans « Ring ». Dans les deux cas, une jeune femme tente de sauver son enfant d’une force mystérieuse qui veut les séparer. Difficile, donc, d’être vraiment surpris, d’autant plus que la réalisation reste assez pauvre. Le film ne prétend pas révolutionner le genre ; il utilise le même moule, les mêmes ingrédients que ses prédécesseurs. Le point indiscutablement excellent de cette recette en sont les cuisiniers : Jennifer Connelly, déjà incroyable dans « Requiem for a dream », est une déesse ; John C. Reilly, le flic de « Magnolia », tombe pile poil dans les bonnes baskets et Pete Postlewaite est époustouflant dans un rôle à contre-emploi. La fin du film, un peu décevante, a cependant le mérite de ne pas resservir l’énième « happy-end » si évident dans le cinéma américain actuel. Les « Eaux profondes » n’engloutissent peut-être pas, mais on manque de boire la tasse…

Lucie AnthouardEnvoyer un message au rédacteur

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