DAFFY ET PORKY SAUVENT LE MONDE
Le retour séduisant des Looney "Toons"
Alors que Jim le fermier a laissé Daffy le canard et Porky le cochon seuls dans leur grande maison, ceux-ci ont bien du mal à l’entretenir. D’autant que les parcelles alentour se sont construites et qu’ils leur faut maintenant respecter le règlement du quartier. Lors de l’inspection annuelle de voisinage, ils écopent d’une mise en demeure de réparer leur toiture dans laquelle ils ont découvert un trou béant avec une matière vert fluo gluante sur les bords. Les voilà donc parti à la recherche d’un boulot pour se payer un charpentier dans un délai de 10 jours très restreint…
La Warner Bros a décidé de faire revivre certains personnages de la série TV d'animation "Looney Tunes" débutée en 1929, et produite notamment par Leon Schlesinger Productions et Tex Avery de 1933 à 1944. Pas de Elmer le chasseur, de Bugs Bunny, de Titi ou Gros Minet, juste Daddy Duck et Porky Pig, livrés à eux-même suite au départ de Jim le fermier, sorte de figure déifiée représentée ici dans un graphisme différent façon vieux tableau familial (seules ses lèvres bougeant). Le long métrage démarre tel un film de science fiction avec l’arrivée d’une mystérieuse météorite vert fluo, la mise en scène en utilisant certains codes (plans en contre plongée ou avec des angles bizarres) pour souligner l’étrangeté de ce qui arrive, tout en impliquant notamment une sorte de savant. L’une des caractéristiques de la série est ici bien intégrée : le rythme des gags, lié notamment à la nervosité des personnages, avec Daffy qui zozote et veut trop en faire, accumulant les maladresses comme les catastrophes, et Porky qui bégaye et lutte contre sa timidité en essayant de réparer les bourdes.
Le spectateur petit comme grand aura ainsi droit à de belles accélérations, lorsque le film, dans des montages serrés jouera du comique de répétition : pour la tentative de nettoyage et réparation de la propriété au début, lors d’un très drôle épisode de la série inséré dans le film et intitulé « on bosse dur pour la toiture » où le duo se fait virer systématique de chaque nouveau job, ou lorsqu’ils essayent toute une série d’armes contre un drôle de chewing-gum envahissant. Assez barré niveau scenario le métrage convoque une cochonne spécialiste du goût, un chewing-gum transformant en zombie, une invasion de bulles roses (que même un chien parvient à réaliser en pétant...), et permet de recycler quelques éléments visuels qui fonctionnent toujours (la représentation de la crise de larmes incontrôlable, la sortie des personnages en spectateurs d’une partie de l’intrigue...) tout comme des répliques ou jeux de mots bien sentis (« ça t’en bouche un coin coin... »). Espérons en tous cas que les plus jeunes auront plaisir à découvrir ces personnages qui ont fait le bonheur de plusieurs générations, dans ce long métrage amusant qui se permet quelques références avec parcimonie ("Le Seigneur des anneaux", "L’Invasion des profanateurs de sépultures"...).
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur
