Banniere_11_films_de_separation_Saint_Valentin

CUNNINGHAM

Un film de Alla Kovgan

Un documentaire-hommage entre rétrospective et réappropriation

Artiste d’avant-garde, considéré comme l’un des pères de la danse contemporaine, Merce Cunningham est l’un des noms les plus importants de l’histoire de la danse. Ce documentaire retrace 30 années de sa carrière, allant de ses débuts à New York en 1942 à sa progressive reconnaissance internationale…

Ce documentaire offre une immersion dans l’œuvre du danseur et chorégraphe Merce Cunningham. Les images, sons et textes d’archives (avec de régulières retranscriptions des mots de l’artiste à l’écran) nous donnent l’opportunité de comprendre la manière dont Cunningham envisageait la danse et la façon dont ses idées ont révolutionné son art, ainsi que la manière dont il a collaboré avec d’autres artistes majeurs tels que John Cage, Robert Rauschenberg, Andy Warhol ou Jasper Johns. Quand le documentaire incorpore des témoignages, il évite fort heureusement le recours à un « face caméra » statique, ce qui ne gâche pas la recherche formelle du métrage et met au même plan les sons d’archives et les interviews plus récentes, mais on pourra regretter toutefois que les personnes concernées soient difficilement identifiables.

Il faut toutefois admettre que cela vient du fait que ce documentaire ne s’arrête pas à un objectif didactique concernant l’évolution de l’œuvre de Cunningham, la réalisatrice Alla Kovgan ayant la volonté de faire vivre et revivre ses créations. Ainsi, des mises en scène nouvelles de ses chorégraphies, filmées en 3D spécifiquement pour le film et interprétées dans des lieux variés et parfois inattendus (tunnel, toit d’immeuble, aéroport, forêt…), permettent de prendre la mesure de son universalité et de son intemporalité. En effet, ces séquences sont autant de preuves de l’influence de Cunningham, de sa modernité, et de la façon dont la danse – et particulièrement son œuvre – peut trouver des échos partout, s’intégrant parfaitement dans n’importe quel environnement et pouvant interpeler n’importe qui, même si l’apparence est a priori hermétique et élitiste.

À la fois informatif et magnifique à voir, "Cunningham" peut donc intéresser autant les adeptes de danse contemporaine que les personnes qui ne connaissent pas grand-chose de cet art, même si ces dernières pourront trouver certains passages un peu rébarbatifs. Le mieux est de se laisser porter par les images et les sons, sans forcément chercher à tout comprendre. Surtout pour les plus chanceux qui pourront profiter des prises de vue en 3D !

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE

Laisser un commentaire