CROIS PAS QU'ON DORT

Le cœur devant les muscles

Le portrait de Maysane, Leyna et Charles-Antoine, trois jeunes athlètes rêvant des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Pendant cinq ans, on les découvre avec leurs doutes, réussites, défaites, sans jamais perdre leur objectif en ligne de mire…

On le sait, le milieu du sport est impitoyable. Dans cet univers régi par la performance, il est très difficile de trouver son équilibre, en particulier lorsque nous sommes de simples adolescents ou jeunes adultes. Pendant cinq ans, la caméra de Nick Walters et Lou Marillier va nous plonger dans l’intimité de trois athlètes : les sœurs Maysane et Leyna Kamkasoumphou, spécialistes du taekwondo et Charles-Antoine Kouakou, coureur sur 200 et 400 mètres. Ici pas de suspense, il suffit d’avoir suivi les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris pour savoir ceux qui réussiront ou non. L’enjeu est ailleurs, il se situe dans ces longues séances d’entraînements, dans ces muscles meurtris à force de répéter les mêmes mouvements, dans cette abnégation et les sacrifices indispensables au haut niveau. Certains verront ça comme une jeunesse sacrifiée, d’autres comme une incroyable démonstration des capacités du corps, mais tous seront touchés par le parcours de ces trois sportifs.

Animé par une bande son rap, avec notamment un morceau exclusif de Tiakola, le documentaire émeut par sa volonté de ne rien dissimuler de la construction de ces champions, des doutes aux défaites, des larmes bien plus récurrentes que les sourires. La victoire est un objectif, une normalité dans leur esprit. La défaite, elle, fait bien plus mal, nourrit les regrets, incarne les espoirs déchus dans les regards des proches. Bien qu’il s’agisse d’épreuves individuelles, le film nous rappelle ô combien le collectif est important, l’encadrement du coaching comme celui de la famille, des amis. Dans ce monde où seul ceux qui mettent le pied sur le podium ont droit aux honneurs de la nation et à la lumière des projecteurs, la jalousie n’existe pas entre eux qui se battent pour cette place. Au contraire, on se réjouit pour nos partenaires d’entraînement, on vit les émotions à travers eux, et on regarde d’autres horizons, le ciel des Jeux des 2028. Pas besoin d’être féru de ces disciplines pour apprécier cette œuvre profondément humaine, un portrait bouleversant de ceux qui ont décidé de tout donner pour croire en leur rêve. Bravo et merci à eux !

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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