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COOTIES

L’école est finie

Clint est un écrivain raté qui travaille comme professeur remplaçant dans des écoles primaires pour payer ses factures. Aujourd’hui, c’est son premier jour dans une nouvelle école. Mais un mystérieux virus se répand parmi les élèves, les transformant en créatures sauvages et meurtrières. L’école est finie, Clint et les autres professeurs vont devoir fuir pour sauver leur vie…

Présenté au 23ème Festival International du Film Fantastique de Gérardmer, Cooties est l’œuvre d’un duo de réalisateurs : Jonathan Milott et Cary Murnion, dont c’est le premier long-métrage. Pour mieux comprendre leur délire, vous devez savoir qu’avant Cooties, ils avaient réalisé un court-métrage subtilement intitulé Boob. C’est l’histoire d’un implant mammaire qui terrorise un hôpital. Autant dire que ces deux-là n’ont aucune limite ! Mais dès le générique, on remarque que l’image est soignée et que les plans sont découpés avec acuité. On suit la production d’un nugget, du poulet à l’emballage, et à la manière du générique d’ouverture de la série télévisée Dexter, les images sont détournées pour nous mettre tout de suite dans l’ambiance.

Le détournement est d’ailleurs l’une des forces du film. Certaines scènes que l’on retrouve dans un nombre incalculable de films sont transformées en enchaînements de répliques cultes et de réactions complètement random. Et cela donne des scènes vraiment drôles, malgré la violence des images et le côté dramatique de la situation, dont certaines ont reçu les applaudissements du public de Gérardmer. Et c’est comme ça tout au long du film, les actions mémorables s’enchaînent et on est encore plié en deux alors qu'un survivant se fait dévorer par une horde d’enfants enragés.

Pour nuancer, on pourrait dire que la mise en scène est très classique voire académique, respectant scrupuleusement les codes du genre, sauf que là encore, c’est un bon choix. En effet, le caractère complètement fou des personnages pourrait être lourd, mais la violence et la mise en scène du film compensent le burlesque de certaines situations. Milott et Murnion sont parvenus à trouver un très bon équilibre entre la comédie et le genre horrifique. On a affaire à un joli mix entre Shaun of the Dead et The Children, plein de second degré et très agréable à regarder. Avec des scènes gores, bad ass ou complètement absurdes, Cooties mélange les genres pour donner une excellente parodie où des personnages hauts en couleur permettent de créer des situations absolument hilarantes.

De fait, les personnages participent beaucoup à la réussite du film. Ils sont caricaturaux, certains sont même franchement dérangés et c’est une expérience rafraîchissante que de les voir se démener face à des hordes d’enfants zombies. Une expérience rendue encore plus jouissive par les performances de Leigh Whannel et Rainn Wilson, interprétant respectivement Doug, le prof de sciences, et Wade, le prof d'EPS.

Mais Cooties ne fait pas seulement rire, il flatte aussi l’œil du cinéphile. Il y a d’ailleurs une scène particulièrement cool où les enfants s’amusent comme des enfants dans une cour de récréation, mais avec des morceaux d’un corps qu’ils viennent de réduire en charpie. Au final, Millott et Murnion jouent avec les codes de l’horreur, des codes qu’ils maîtrisent parfaitement. Ils les détournent pour en faire une comédie noire et grandguignolesque. Un vrai plaisir.

Adrien VerotEnvoyer un message au rédacteur

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