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COBY

Une touchante métamorphose

Jacob est urgentiste. Avec sa copine Sarah, ils vivent entourés de leurs chiens dans une petite maison du Middle-West. Comme beaucoup de couples, ils ont pour projet de fonder une famille. Mais pour eux, il se pourrait bien que ce soit Jacob qui porte l’enfant, car 7 ans auparavant, Jacob était Suzanna. Le réalisateur Christian Sonderegger, son demi-frère, revient sur cette renaissance qui a permis à Jacob d’être lui-même…

Coby documentaire image

En 2010, Suzanna ouvre une chaîne youtube pour raconter un projet qui lui tient à cœur depuis sa plus tendre enfance : devenir physiquement l’homme qu’elle a toujours été. Les années suivantes, Suzanna se fera appeler Coby : un prénom unisexe qui accompagnera sa mutation d’un genre à l’autre, avant de définitivement porter le prénom de Jacob. Il demande alors à son demi-frère réalisateur de filmer son parcours. Celui-ci refusera car il ne se sent pas à l’aise avec le documentaire. Mais quelques années plus tard, Christian Sonderegger revient sur sa décision et filme Jacob ainsi que ses proches pour qu’ils racontent sa touchante métamorphose.

Loin des clichés et des images chocs, Jacob parle des différents aspects de sa transformation avec une émouvante sincérité. Il évoque les changements physiques mais aussi sa nouvelle perception des choses. Il est l’une des rares personnes à connaître les deux genres dans leur chair. Cette différence n’est pas une question de caractère, c’est un ressenti purement chimique. Ainsi, avant de prendre des hormones masculines, Suzanna était émotive, ressassait souvent et s’excusait régulièrement de peur d’avoir contrarié la personne avec qui elle avait un désaccord. Avec la testostérone, Jacob est tout aussi concerné mais ne tergiverse pas là-dessus. S’il pense qu’il a blessé quelqu’un, il s’excuse et passe à autre chose. Un témoignage qui prouve une nouvelle fois que nous sommes chacun des êtres singuliers et que la différence homme-femme n’est pas une question réductrice de stéréotypes, mais uniquement une variante physique.

En même temps que Jacob se découvre dans un miroir comme il s’est toujours rêvé, sa famille trouve petit à petit une certaine sérénité. Sa mère était réticente à la base. Non pas qu’elle soit contrariée du fait que sa fille soit gay, elle l’a tout de suite compris. Mais elle aurait préféré que Suzanna soit « un garçon manqué » plutôt qu’on touche au corps de sa petite fille. Son père, lui aussi protecteur, porte un autre regard sur la question. Il pense que si Suzanna était restée une fille masculine, elle aurait souffert du regard des autres toute sa vie. Là tout est réglé : Jacob est un homme, point. Les personnes qu’il croise n’ont plus d’hésitations et il n’y a plus de malaises. Ces différents témoignages, entrecroisés des vidéos de Jacob à chaque étape du processus médical, forment une belle alchimie émouvante et pudique sur une métamorphose essentielle. Car si la nature fait souvent bien les choses, elle est parfois injuste... Mais heureusement la médecine est là pour y remédier.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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