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CIRKUS COLUMBIA

Un film de Danis Tanović

Man's land

Après la chute du mur, Divko revient en Bosnie, dans son village natal où il a abandonné femme et enfant, 20 ans auparavant. Homme sans scrupules, il fait expulser son ancienne compagne de la maison familiale, pour s’y installer avec la nouvelle élue de son cœur et son chat adoré...

Sous couvert d’une jolie petite comédie d’été, Danis Tanovic revient sur les quelques mois de paix qu’à connus la Bosnie entre la dictature communiste et la guerre fratricide qui a ravagé les Balkans au début des années 90. Pour cela il met en scène un personnage atrocement odieux, Divko. Arriviste jusqu’au bout des ongles, voilà un homme qui est parti faire fortune en Allemagne, se souciant guère de la femme et du fils qu’il abandonna en Yougoslavie. Quand il revient, plein aux as, tout le monde est à ses genoux.

Néanmoins cet affreux personnage est tellement ridicule qu’il en devient sympathique. Totalement misogyne, il sera surtout préoccupé de retrouver le seul amour de sa vie : son chat Boonie. Les scènes concernant l’animal sont d’ailleurs des plus croustillantes. Or pendant ce temps là, les femmes de sa vie reprennent le dessus, et guideront cette aventure vers un joli Happy-End ou presque !

Comme le calme avant la tempête, le réalisateur installe habilement une belle ambiance, un certain bien-être. Nostalgie d’un pays, certes plombé par une bureaucratie compromise, mais encore pourvu d’une certaine innocence. C’est l’été, une jolie histoire d’amour réunit deux êtres, et le manège du «Cirkus Columbia» s’est installé sur la place du village. Pour ne pas montrer les scènes d’horreur qui vont suivre, Danis Tanovic préfère se remémorer cette douceur perdue, tout en jalonnant son film de petits détails qui ne laissent aucun doute sur la tournure que vont prendre les événements par la suite.

Cela n’est pas sans rappeler un de ses autres films «No man’s land», qui abordait la guerre sous la forme d’un thriller tragi-comique : une autre manière détournée pour aborder ce sujet si épineux. Tout comme celui-ci «Cirkus Columbia» est pourvu d’une interprétation juste, d'un rythme soutenu et de scènes à l’humour grinçant, à la différence près, qu’il est un tantinet moins efficace. Ceci dit, «Cirkus Columbia» n’en est pas moins une comédie attachante et de belle facture.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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