CHIEN 51
Un thriller d’anticipation particulièrement nerveux
Synopsis du film
Dans un Paris désormais divisé en 3 zones, fonction des classes sociales, chacun portant un bracelet indiquant notamment ses autorisations de déplacement, l’inventeur de l’IA qui a permis d’optimiser le contrôle exercé par la police, est soudainement assassiné, en zone 1. Après une poursuite d’un véhicule en zone 2, un individu X parvient à passer en zone 3. Zem, policier de la zone 3 est alors réquisitionné et va devoir collaborer avec Salia de la zone 1, afin de retrouver l’assassin. D’autant que Jon, le leader des Break Walls, une milice opposée au zonage, pourrait bien être là-dessous…
Critique du film CHIEN 51
Après "Bac Nord" et "Novembre", Cédric Jimenez a fait cette année la clôture de la Mostra de Venise avec un nouveau polar nerveux, mais doublé cette fois-ci d’un récit d’anticipation aussi réussi que haletant. D’emblée, il nous plonge dans une course poursuite suivant l’assassinat du créateur de l’Intelligence Artificielle nommée Alma, qui aide la police dans ses travaux en permettant notamment de simulations, à peine déposé par une voiture. On découvre alors les détails qui rendent crédibles cet univers dystopique : bracelets de contrôle, marché de fortune aux étales à même le sol, omniprésence de drones, points de contrôle ultra-sécurisés, police au code vestimentaire proche du militaire, émission permettant de gagner sa place en zone 2, etc.
On accompagnera ensuite un flic fatigué de la zone 3, Zem, interprété par Gilles Lellouche et une femme flic zélée de la zone 2, Salia, jouée par Adèle Exarchopoulos, dans une enquête mêlant leader mystérieux (Louis Garrel) et Ministre de l’Intérieur douteux (Romain Duris). Et bien entendu, la situation va être beaucoup plus complexe que prévu, impliquant de nombreux rebondissements. Rapidement, Jimenez donne corps à cette ville anxiogène où le contrôle de l’individu est la règle d’or, notamment par la reconnaissance faciale. Avec une mise en scène à la caméra particulièrement mobile, il nous offre de nombreuses scènes immersives, au cœur de fusillades, d’exfiltrations, d’émeutes, de fête, et bien sûr d’affrontements entre les forces en présence, plus ou moins invisibles, le scénario ne permettant finalement de faire confiance à personne. Si l’on pourra trouver la résolution finale un peu rapide, on saluera une réelle ambition pour une production française amenée à occuper les plus grands écrans, même en Imax.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur


