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CENIZAS ETERNAS

Un film de Margarita Cadenas

Jeu, écriture et mise en scène approximatifs

A la suite d’un accident survenu sur le fleuve Orénoque au Vénézuela, Ana est portée disparue et finalement donnée pour morte. Au cœur de la jungle amazonienne, elle est en réalité la seule rescapée du naufrage et se fait rapidement adoptée par une tribu locale, les Yanomami.

Bien que ce film vénézuélien se voudrait un mélange philosophique et sociologique saupoudré d’anthropologie afin d’expliquer l’instinct de survie et l’éternel force des liens filiaux, il s’effondre rapidement à cause d’un argument vu et revu, noyé dans un script dépourvu d’intelligence et d’une mise en scène complètement amateur. Dès les premières minutes, il difficile de déterminer si l’exécrable photographie provient d’une mauvaise copie VHS ou d’une volonté artistique destinée à faire croire à l’audience qu’une réalité granuleuse ait été capté.

Ce film se scinde en deux parties distinctes. Il y a d’abord l’errance et l’adoption de la protagoniste portée disparue par une tribu indigène locale restée fermement ancrée dans ses traditions au cœur de la jungle amazonienne. Patricia Velasquez (la trilogie de « La Momie ») ne convainc personne dans son rôle de femme aguerrie dans cet univers peu familier. Seuls les indigènes restent a minima crédibles et finalement, les meilleurs plans sont ceux où la nature est la seule protagoniste. S’il y a bien une chose que la réalisatrice Margarita Cadenas réussisse à générer, c’est tout ce sentiment d’insécurité que peut générer l’environnement hostile de la jungle, spécialement la nuit.

Vient ensuite, à mi-parcours, le retour à la civilisation où il est soudainement question d’Elena, la fille d’Ana, devenue femme, et qui, persuadée que sa mère est toujours envie, part sur un coup de tête vers les lieux du drame originel. Cette deuxième partie arrive comme un cheveu sur la soupe, complètement déconnectée de la première, qui par ailleurs ne s’embarrassait déjà pas de détails sur le passé d’Ana. Elena part donc de son extrême confort et arrive en tenu d’exploratrice en herbe dans un camp où elle rencontre un missionnaire et un anthropologue qui lui exposeront leurs visions radicalement différentes sur le monde indigène. Là encore, raccourcis et écriture succincte des personnages confirment la signature de ce chef d’œuvre.

Naturellement, à force de persévérance, la jeune femme retrouvera par un hasard le plus complet sa mère égarée et pour le moins transformée. Dans une séquence lancinante, tire larmes et martelée d’une musique entendu plus de huit fois depuis le début du film, toutes deux se reconnaitront au premier coup d’œil. Pour le meilleur et pour le pire…

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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