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CENDRES ET SANG

Un film de Fanny Ardant

Un récit attendu au possible

Exilée de son pays, depuis l'assassinat de son mari dix ans plus tôt, Judith vit à Marseille avec ses trois enfants. Après avoir refusé pendant des années de revoir sa famille, Judith, malgré ses craintes et ses secrets, se laisse fléchir par le désir de ses enfants et accepte l'invitation au mariage de leur cousine. Ils partent passer un été au pays, à la découverte de leurs racines et de leur histoire. Mais le retour de Judith ravive les vieilles haines entre clans rivaux. Inexorablement, l'engrenage de la violence se met en marche, le sang appelant le sang...

Disons-le d’entrée, le passage derrière la caméra de Fanny Ardant est tout bonnement raté. Déjà, on aurait pas espéré une histoire aussi banale : deux clans rivaux et toutes les histoires d’amour, d’honneur et de sang qui en découlent. Mais, on le sait, depuis déjà de nombreuses années, le cinéma a épuisé la quasi-totalité des histoires qu’il pouvait raconter. D’où deux possibilités pour s’en sortir : innover ou réinventer. Fanny Ardant ne fait aucun des deux et nous ennuie dès les premières minutes avec un récit attendu au possible, une mise en scène trop convenue pour empêcher les bâillements, et des dialogues qu’aurait pu écrire un enfant de dix ans.

Et quand ces dialogues sont récités (plutôt qu’interprétés) par des acteurs qui semblent plus rater leur première audition qu'habiter leur rôle, le seul sentiment que l’on peut éprouver est la consternation. Seule Ronit Elkabetz s’en sort et met toutes ses tripes dans ce rôle qui sera le seul à retenir du film. C’est l’exemple type d’une actrice qui sauve son rôle avec honneur mais ne peut pas néanmoins empêcher le film de couler.

Finalement, on se passera d’aller voir ce premier (et dernier, espérons) film de Fanny Ardant pour plutôt la revoir dans ses prochaines prestations, car ne soyons pas méchants envers quelqu’un qui a tant apporté au cinéma français par son talent et son charme : Fanny Ardant, une immense actrice, qui, un jour, a trouvé une caméra et a fait mumuse avec. On pardonne mais faut pas recommencer.

Rémi GeoffroyEnvoyer un message au rédacteur

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