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CE CHER MOIS D'AOUT

Un film de Miguel Gomes

Radio crochet

Dans un petit village du Portugal, pour les vacanciers, le mois d’août est rythmé par les longues baignades dans la rivière le jour et les bals populaires le soir. Au loin, dans la campagne on craint les incendies de forêt. Dans ce décor estival, une équipe de tournage tente de réaliser un film : l’histoire d’une idylle de vacances entre une jeune fille et son cousin...

Jeune réalisateur portugais, Miguel Gomes avait pour intention de tourner une fiction dans la campagne de Coïmbra. Par manque de moyens, son projet échoue. Qu’importe, il décide quand même de partir sur les lieux du tournage afin d’y réaliser un documentaire sur la vie d’un village en plein mois d’août. Plus tard il trouvera les financements pour réaliser son film initial, qu’il tournera dans la foulée. “Ce cher mois août” est le résultat de tous ces projets. Il commence sur un reportage détaillé de la saison estivale où de temps en temps, on croise une équipe de tournage préoccupée par le fait de ne pas tourner, faute d’acteur et de moyens. A la moitié du film, sans transition aucune, la fiction débute avec l’histoire d’une jeune chanteuse de bals populaires qui le temps d’un été, vivra une aventure avec son cousin qui habite en France et qui n’est là que pour les vacances.

Un parti pris certes original, mais qui malheureusement s’avère totalement déconcertant. La première partie : le documentaire, s’attarde longuement sur plusieurs personnages. Certains sont plutôt sympathiques comme cette portugaise qui fait office de traductrice et qui retranscrit les propos d’une façon bien personnelle, ainsi que ce vigneron qui raconte l’histoire de son mariage. Mais dans l’ensemble, on s’ennuie très vite, on a du mal à s’attacher à cette foule de personnes qui racontent leur vie estivale. Les plans sont interminables et on se désintéresse très vite des discours. La deuxième partie : la fiction, elle, suscite encore moins d’intérêt, une amourette d’été sans réelle conviction où il ne se passe pas grand chose. Le tout est ponctué par cette équipe de tournage qui ironise longuement sur les difficultés rencontrées lors d’un tournage à petit budget.

Mais là où le film devient un supplice, c’est dans son obstination à nous imposer toutes les cinq minutes une chanson de variété portugaise. Qu’elle soit chantée par l’héroïne, son père ou en off, à chaque fois le film s’arrête pour nous faire profiter de la chanson dans sa totalité. Certaines auront même l’honneur de passer 2 fois dans le film. Comme celui-ci dure 2h30, autant dire que si on n'est pas amateur de ce style de musique, cela devient très vite insupportable. Un film interminable donc, où on a la désagréable sensation d’assister à une fête où on ne connaît personne et durant laquelle on a qu’une envie, c’est de rentrer se coucher.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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