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CATCH ME DADDY

Un film de Daniel Wolfe

Chum Chum à son papa

Laila, une jeune adolescente d’origine pakistanaise s’enfuit du domicile familial pour vivre librement son amour avec Aaron. Or, très vite, ils vont être la proie des deux chasseurs de prime embauchés par le père de la jeune fille pour les retrouver...

Un chum chum (ou chamcham) est une petite pâtisserie originaire du Bengale. Surnommée ainsi par son papa depuis sa tendre enfance, Laila rechigne à présent d’incarner la douceur d’une petite fille modèle. Le rose bonbon, elle le préfère pour s’en teindre les cheveux afin de plaire à Aaron son petit ami. Tous deux s’enfuient alors pour vivre leur amour en grands adolescents qu’ils sont, entre herbe, pilules et rock trash. Malheureusement, Daddy aussi aime le trash et n’hésite pas à engager deux chasseurs de prime pour régler le problème de façon définitive.

Avant de réaliser ce premier long métrage, Daniel Wolfe avait, entre autres, mis en image les musiques de Paolo Nutini (« Iron Sky ») et du groupe français The Shoes (« Time to dance » avec Jake Gyllenhaal). Des formats courts percutants qui révélaient chacun une troublante sensation lancinante oscillant douloureusement entre souffrance et carnage. Cette ambiance sur le fil du rasoir, on la retrouve aujourd’hui dans "Catch me Daddy", où dès les premières scènes, les deux amants se retrouvent dans les ténèbres envoûtantes de la chaîne montagneuse des Pennines. Une fuite presque irréelle qui se termine dans un mobile-home sordide. Futur théâtre d’un drame d’un autre âge.

Malheureusement cette atmosphère viscérale aussi esthétique que nauséeuse se transforme très vite en thriller classique sans grand relief où le chasseur est prêt à tout pour capturer sa proie. Hémoglobine et scènes chocs prennent alors le dessus sur le drame sous-jacent qui oblige une fille à céder à la volonté inquisitrice de son père. Cette relation ambiguë entre amour et haine ne trouvera réellement sa place que dans son épilogue, interminable. Un premier film en demi-teinte qui malgré quelques fulgurances ne tient pas la longueur en se délayant abusivement dans un style déjà vu et revu.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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