LE CARAVAGE

Hé non ! Il ne s'agit pas d'un documentaire sur le célèbre peintre italien. Derrière ce titre trompeur se cache une nouvelle curiosité signée Alain Cavalier. Le cinéaste, qui ne fait décidément rien comme tout le monde, choisit de filmer ici les sessions d'entraînement et de préparation du cheval fétiche de Bartabas, célèbre écuyer produisant des spectacles hippiques. Alors, soit les chevaux vous passionnent et vous suivez assidument le travail de Bartabas, soit comme moi, total néophyte de cet art, vous risquez de vous ennuyer sévère !

Car c'est avec un minimalisme morne et monotone que Cavalier aborde son documentaire qui finit par tourner en rond à l'instar de la bête qui s'évertue, dans son manège, à enchaîner correctement les pas de danse exigés par les claquements de langue du maître. Les premières sessions sont pourtant intéressantes puisqu'avec le plus simple appareil et sans artifice, Cavalier capture avec brio la grâce du magnifique solipède et surtout sa relation insaisissable avec Bartabas. Le mystère de ce couple est, d'ailleurs, ce qui aurait dû nous tenir en haleine.

Hélas, au bout de vingt minutes, le documentaire paraît creux et surtout très répétitif. Aucun effort n'est fait pour expliquer au spectateur lambda ce qu'il se passe. Le travail sur le son et l'image ne semble s'en tenir qu'au strict minimum. Au final, l'intérêt trouvé lors du premier tiers ne tient même pas car, même si le parti pris de suivre le point de vue du cheval est intéressant, Cavalier oublie d'humaniser l'écuyer qui paraît bien antipathique et taciturne. On en vient donc à avoir de la peine pour le pauvre canasson qui, même s'il est soigneusement brossé, reste finalement qu'un animal domestiqué pour divertir les hommes.