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C'EST LA FIN

Une comédie déjantée et foutraque pour un plaisir sans concession !

James Franco vient de s'acheter une nouvelle maison et il est tout heureux d'organiser une super soirée avec tous ses amis d’Hollywood pour leur montrer la demeure. Mais la pendaison de crémaillère va légèrement se compliquer lorsque la fin du monde se déclenche...

Pour son premier passage derrière la caméra, Seth Rogen a décidé de s'entourer de sa bande d'amis, avec notamment Evan Goldberg, producteur et scénariste de plusieurs comédies à succès ("SuperGrave", "En cloque, mode d’emploi" ou encore "The Green Hornet") pour l’assister derrière la caméra. Les deux compères ont alors rassemblé leurs potes pour ce qui devait être, à l'origine, qu'un simple court-métrage, "Jay and Seth Versus the Apocalypse". Mais finalement, face à l'engouement des comédiens et à l'envie de prolonger les bêtises et les bouffonneries, les joyeux lurons ont décidé de réaliser eux-mêmes un long-métrage reprenant le pitch de départ imaginé par Jason Stone. Devant l'objectif, on retrouve ainsi Jonah Hill, fidèle compagnon de Rogen depuis les débuts de l'écurie Apatow, James Franco, avec qui le néo-réalisateur avait partagé l'affiche de "Délire express", et les moins connus Danny McBride (la comédie de HBO "Kenny Powers""Eastbound & Down" en VO), Craig Robinson ("The Office" US et "La Machine à démonter le temps"), Jay Baruchel (vu récemment dans "Cosmopolis" et "L'Apprenti Sorcier").

Le scénario tient alors sur une boîte d'allumettes : les six compagnons, en pleine soirée chez James Franco, vont tenter de survivre à l'apocalypse. Mais de ce point de départ simpliste, les protagonistes s'en donnent à cœur joie dans un foutoir jubilatoire, débordant de gags en tout genre, plus graveleux qu'emplis de finesse néanmoins. Durant les premières minutes, on se délecte ainsi de voir qui vient participer à cette fameuse soirée – les comédiens jouant leur propre rôle – et c'est avec amusement qu'on découvre les personnalités stéréotypées accordées aux différents acteurs. Avec autodérision, ils se retrouvent à interpréter l'extrême vision que le public peut avoir d'eux, James Franco devenant, par exemple, un poète extravagant, qui voit de l'art partout, y compris dans un sandwich, tandis que Seth Rogen passe son temps à fumer de la marijuana et que Jonah Hill joue de sa bonne image pour devenir un double très très serviable.

Cependant, pour éviter de tomber dans la private joke, le film, en plus de jouer avec les caricatures des acteurs, s'amuse à ridiculiser les codes établis de certaines productions. Habilement, les références au huis clos, au survival ou aux classiques de l'horreur ("L'Exorciste" en tête) sont détournées pour susciter les rires des spectateurs. Et malgré la lourdeur de certains passages, le constat est sans appel, et il est bien difficile de ne pas s'amuser devant cette farce géante qui déborde d'énergie. Les vannes fusent, les répliques sanglantes ne se font pas prier, et encore moins les situations cocasses. Certains caméos sont ainsi hilarants (vous trouverez vite lesquels), et la séquence du tournage de la suite de "Délire express" est délicieusement drôle et devrait rapidement devenir culte. Surfant sur la vague des films apocalyptiques, Seth Rogen et Evan Goldberg ont bien fait de prendre la tangente de l'humour, leur expérience et leur talent dans ce domaine permettront de ravir les aficionados des comédies loufoques.

En permanence à la limite entre le grossier absurde et outrancier, et le graveleux irrésistiblement drôle, le film parvient à trouver un équilibre volontairement bancal qui place le projet au sommet de la montagne des facéties de ce genre. Si l'effet divertissant perd quelque peu de sa saveur sur la longueur, et s'il est nécessaire de connaître un minimum les acteurs présents pour apprécier la totalité des blagues, "C'est la fin" demeure une bonne comédie, nous offrant même plusieurs séquences désopilantes, et un délire de potes auquel nous sommes ravis de participer. En attendant de voir "Le Dernier Pub avant la fin du monde" du duo Pegg-Frost, la bande à Rogen ne nous a pas déçus sur ce coup-là, et notre seul regret est de ne pas avoir été invité à cette fameuse soirée…

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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