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BROKEN CITY

Un film de Allen Hughes

Un homme dans la ville

Ancien flic reconverti en détective privé, Billy Taggart est engagé par le maire de New York pour enquêter sur sa femme. Mais derrière le soupçon d’adultère se cache une vérité autrement plus dangereuse…

Passé la surprise de voir le surdoué Allen Hughes réaliser un film sans son frère jumeau Albert, que faut-il attendre de ce "Broken City" fleurant bon le polar politisé des rugueuses seventies ? Une ville caractérisée comme le protagoniste central d’une intrigue tortueuse, une sensation de paranoïa s’amplifiant au cours de la narration, un personnage principal constamment sur la brèche, des séquences d’action sèches et réalistes, et des acteurs impliqués, voilà des éléments que l’on retrouve dans ce thriller porté par un Mark Wahlberg aussi inspiré que dans l’excellent "Fighter" ou le sublime "Lovely Bones". Un acteur bien trop sous-estimé, et qui retrouve ici de sa superbe dans un rôle bien plus complexe qu’il n’y parait.

Scrutateur acéré d’une aliénation sociale présente à toutes les époques et dans toutes les strates de la société (de "Menace II Society" à "From Hell", en passant par le monstrueux et méconnu "Génération sacrifiée", tous ses films évoquent ce sentiment), Allen Hughes parvient à s’approprier les codes du polar urbain, transformant la ville de New York en une dangereuse entité assoiffée de corruption. C’est dans ces moments, qui rappellent fortement le "À vif" de Neil Jordan, que le film s’approche des classiques du genre, ainsi que dans une direction d’acteurs au cordeau (depuis combien de temps Russell Crowe n’avait-il pas été aussi bon ?) d’où émerge le toujours talentueux Barry Pepper, dont le personnage donne à lui seul la saveur d’une intrigue malheureusement peu originale, et surtout terriblement convenue en regard du sujet abordé.

Mais peu importe, finalement, que ce "Broken City" ne soit pas le digne successeur des précédents films de Hughes (l’absence de son frère expliquerait-elle cet état de fait ? On peut se le demander…), car dans sa peinture d’une Amérique gangrenée par l’argent et le pouvoir, il donne autant à voir qu’à réfléchir. Peut-être pas un grand film, mais un bon... et c’est déjà beaucoup !

Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur

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