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BOY INTERRUPTED

Un film de Dana Perry

Requiem for a child

La réalisatrice et sa famille font un retour sur les motivations qui ont poussé son fils, Evan, atteint de troubles bipolaires, à se suicider à l’âge de quinze ans. C’est à travers de nombreux témoignages et documents familiaux, qu’elle retrace l’évolution de son enfant…

Voilà un documentaire hors du commun, poignant et intimiste, qui pourrait d'ailleurs choquer. Le fait d'exposer la douleur de son deuil, et celle qu'éprouvait son fils tout au long de son existence, dans une œuvre destinée à être commercialisée, aurait de quoi en faire sourciller plus d'un. Seulement, à la vision du film, il est clair que la démarche de la réalisatrice ne s'inscrit pas dans une exploitation mercantile et larmoyante de la mort de son fils. On ressent plutôt que Dana Perry a fait ce documentaire pour relater un combat de parents contre une maladie mentale qui pousse inexorablement au suicide.

Par le biais d'images issues de documents familiaux et de témoignages de proches, elle revient chronologiquement sur l'enfance de son garçon. La réalisatrice nous fait véritablement entrer dans son cercle familial, ceci avec une absence de pudeur assez déconcertante. On découvre très vite que le petit Evan est une personnalité hors du commun. A l'âge de cinq ans, il parle comme un adolescent et, face à la caméra, il se confie déjà à propos de ses pulsions suicidaires. Entendre ce petit corps s'exprimer d'une telle façon fait froid dans le dos et, en même temps, on se rapproche de cet enfant attachant par le biais de l'incroyable quantité de vidéos qu'a capturée sa mère, en réalisatrice avertie.

Même si Dana Perry tire quelque peu son film en longueur sur la fin, "Boy Interrupted" n'en reste pas moins un documentaire très structuré, construit comme un hommage. Néanmoins, l'objectif ressenti parait plutôt être un témoignage a postériori, pour d'autres parents ayant des enfants diagnostiqués bipolaires. Enfin, ce documentaire possède aussi le mérite de nous en apprendre plus sur cette maladie, finalement très méconnue.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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