BONO : STORIES OF SURRENDER

Un film de Andrew Dominik

Bono, un artiste qui n’est pas près de capituler

Synopsis du film

Une scène, un chanteur, quelques musiciens, et une voix qui raconte en chansons sa vie et ses quarante ans de carrière au sein d’un des groupes les plus mythiques de l’histoire du rock : U2. Son leader Paul David Hewson, alias Bono, débute son histoire par une année noire, celle de 2017 qui a bien failli lui coûter la vie…

Critique du film BONO : STORIES OF SURRENDER

Le 1er novembre 2022, les mémoires de Bono, Surrender, sont publiées. Pour promouvoir ce livre, le leader de U2 entame une tournée solo. Il chante et raconte musicalement sa vie dans 14 villes, puis siège au Beacon Theatre de New York avec 11 représentations, avant une ultime date, en 2023 à Naples, au Teatro di San Carlo, pour clôturer cette tournée. C’est ici que s’est produit et tourné ce documentaire "Bono : Stories of Surrender" (qui peut être traduit par « histoires de capitulation »), sous la caméra d’Andrew Dominik.

Ce réalisateur est assez rare et son dernier film "Blonde" remonte à 2022, une œuvre qui avait alors obtenu les Razzie Awards du pire film et pire scénario. Ce long-métrage, produit pour la plateforme Netflix, avait été sélectionné à la Mostra de Venise, festival où avait aussi été présenté son "Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" 15 ans plus tôt. On y retrouvait en tête d’affiche Casey Affleck et surtout Brad Pitt qu’Andrew Dominik allait diriger à nouveau dans "Cogan, la mort en douce", sélectionné en compétition officielle à Cannes 2012. Et c’est donc en 2025 que le réalisateur est revenu fouler le tapis rouge avec ce documentaire musical sur Bono.

"Bono : Stories of Surrender" est filmé dans un magnifique noir et blanc où la lumière du chef opérateur Erik Messerschmidt saisit parfaitement chaque émotion. Le dispositif mis en place par Andrew Dominik est une caméra légère qui entoure l’artiste sur scène, le capturant de face et de dos, permettant ainsi d’alterner des vues intimistes du chanteur se confiant et d’autres plans plus larges sur sa connexion avec le public. La caméra n’oublie pas non plus les rares musiciens qui accompagnent Bono : Jacknife Lee au clavier, Kate Ellis au violoncelle et Gemma Doherty à la harpe. La scène est enfin un lieu de théâtre sur laquelle le chanteur devient comédien pour quelques scénographies dans un décor épuré.

Sa mère décédée alors qu’il n’avait que 14 ans, son père dédaigneux, sa femme Ali, le groupe dans lequel il assure qu’il n’y a aucun leader, ses convictions pour plus d’égalité et ses combats pour les pays sous-développés : Bono se confie sur sa carrière et sa vie où sa foi lui a permis de franchir toutes les étapes, de déjouer tous les pièges et de gravir les sommets. Entrecoupées de chansons, ses confessions prennent une autre dimension quand il prend le micro pour interpréter Beautiful Day, Where The Streets Have No Name, Vertigo, Bloody Sunday ou encore I Will Follow You, leur tout premier titre en hommage à Iris, la mère de Bono… On pourra regretter qu’aucune chanson ne soit chantée en entier, mais les quelques notes qui introduisent chacune d’elles suffisent à faire se dresser les poils de n’importe quel fan de U2.

Un lieu unique, un seul intervenant pour un seul micro, des monologues bavards parfois à coups de longues tirades qui pourront en lasser certains… Bono assume pleinement son égo trip. On s’amusera de ses quelques performances d’acting sur scène et de son humour malicieux quand il joue par exemple avec le prompteur qui lui sert à déclamer ses textes. "Bono : Stories of Surrender", un documentaire musical peut-être à réserver davantage aux mélomanes et aux fans du chanteur qu’à des néophytes qui ne connaîtraient ni Bono, ni U2. Ah bon, il y en a ?

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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