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THE BAY

Un film de Barry Levinson

Apocalypse dans l'océan rouge

En reportage à Claridge, Maryland, pour les festivités du 4 juillet, une jeune journaliste s’aperçoit bien rapidement que quelque chose cloche, quand des dizaines de personnes commencent à être contaminées par ce qui ressemble fort à un virus issu de la baie…

Sous-genre du cinéma horrifique popularisé par "Le Projet Blair-Witch", "[REC]" ou les lamentables "Paranormal Activity", le found footage (littéralement, « métrage trouvé ») aura ces derniers temps quitté les terres de l’épouvante pour envahir la matière filmique d’autres genres. Après le récit de super-héros ("Chronicle") ou le teen movie ("Projet X"), c’est au tour du film catastrophe d’être contaminé, par le biais d’un cinéaste qu’on n’attendait pas sur un tel film.

C’est peut-être là qu’il faut chercher la (relative) réussite de cette "Bay" gentiment trashouille. Réalisateur inégal mais expérimenté, Barry Levinson a toujours fait bénéficier ses films d’une certaine efficacité, notamment par le biais d’une excellente direction d’acteurs et un classicisme narratif qui faisait toute la qualité de films comme "Rain Man" ou "Des hommes d’influence". Une rigueur qui permet à ce nouvel essai d’éviter les écueils habituels du genre, malgré la présence peu réconfortante du producteur Oren Peli, créateur des "Paranormal Activity"…

En multipliant les points de vue et les sources d’information (reportage télé, caméras de surveillance, écrans portables ou d’ordinateurs), Levinson propose un vrai canevas de film catastrophe (on peut penser à "Alerte !" ou au récent "Contagion" de Steven Soderbergh), s’attachant à plusieurs protagonistes pour mieux faire ressentir l’urgence et la détresse de la situation. Il y ajoute même un léger propos écologique et alarmiste, renforcé par des effets-spéciaux ultra-réalistes, et disons le tout net, parfois franchement dégueulasses.

On est encore loin de la réussite incroyable du "Diary of the Dead" de George A. Romero, monument du found footage « intelligent », mais en ces temps de disette horrifique, l’humilité dont fait preuve Levinson peut s’avérer aussi rafraîchissante que ludique. Un bon p’tit film, quoi !

Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur

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