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BAMBOU

Un film de Didier Bourdon

Chienne de vie

Anna et Alain tentent désespérément d’avoir un enfant, quand par hasard un cocker roux du nom de Bambou rentre dans leur vie. Exaspéré par les bêtises de la chienne, Alain use de tous les stratagèmes pour s’en débarrasser, au contraire d’Anna qui la cajole comme un bébé. Très vite l’arrivée de Bambou va mettre en péril leur vie de couple, laissant Alain sans emploi, seul… avec la petite chienne…

Anna et Alain forment un couple mal assorti. Lui, est cadre dans un banque un peu ringarde, elle, est pianiste soliste démarrant une carrière internationale. Il veut un bébé, elle craque pour un chien. Voilà un scénario qui promettait d’être pittoresque ! Malheureusement « Bambou » ne tient pas ses promesses. Tel une mauvaise comédie de boulevard, le film accumule les références douteuses. Les dialogues sont truffés de mauvais jeux de mots (étonnant de la part de Didier Bourdon qui d’habitude excelle dans cet exercice).

Les personnages secondaires sont une succession de clichés : le collègue de bureau homo très efféminé ; les voisins, d’origine saxonne visiblement, qui ne s’expriment que par des onomatopées gutturales et le fin du fin, une bonne asiatique qui, malgré son style pseudo-punk, a un accent chinois à la Benny Hill. Tous les gags liés à ces personnages relèvent plus de la moquerie que de la parodie. Mais le plus gênant réside en les quelques allusions dignes du café du commerce sur les RTT et les chèques emplois services. Pour Alain, un voleur est forcément un « jeune rappeur roumain ». Dans le contexte du film on a du mal à prendre cela pour du second degré.

Malheureusement il n’y a pas que la forme qui fait défaut à « Bambou ». La construction de l’histoire s’avère des plus décousue. Par la faute du chien, le héros se retrouve dans un engrenage où il perd une à une les choses qui lui sont chères. Or cette déchéance est amenée par des événements plutôt incohérents. On a du mal à faire le lien entre les différentes péripéties qui jalonnent le récit. Ainsi l’histoire de ce petit cocker est loin d’être à la hauteur des deux derniers films du réalisateur. « 7 ans de mariage », à la fois touchant et drôle, révélait une belle approche de la routine dans le couple. Quant au scénario de « Madame Irma », il était nettement plus original. Malheureusement, celui de « Bambou », lui, manque cruellement de chien !

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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