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AUX ABOIS

Un film de Philippe Collin

Sur le fil…

A la fin des années 50, Paul Duméry est criblé de dettes. Pour s’en sortir, il rencontre un usurier, qu’il va finalement tuer. Décidé à ne pas se faire prendre, il va fuir Paris et dépenser parcimonieusement son nouvel argent…

Aux abois, un film étonnant, sans cesse sur le fil du rasoir. Tout concourre à ce que ce film puisse être autant détesté qu’adoré, en fonction de la face que l’on choisira sur cette ligne de crêtes. Notons tout d’abord une narration particulièrement lente, qui parfois ennuiera, mais le plus souvent participera à l’émotion qui se dégage du film.

Le choix d’Elie Semoun, comique patenté, dans ce rôle on ne peut plus grave, relève également de la gageure. Pourtant, force est de constater que c’est un excellent choix. Si les mimiques du personnage, certains dialogues ou sourires peuvent parfois rappeler l’Elie que l’on connaît, l’ensemble de son interprétation dans ce film tient de l’exploit. Tout en retenue, en finesse et en émotion, il insuffle à son personnage la part de mystère qui lui sied. Le spectateur l’aime autant qu’il le déteste tout au long du film.

Au final, Aux abois s’avère un film particulièrement touchant, d’une émotion et d’une finesse rare. L’histoire n’est ainsi pas sans faire penser à L’étranger de Camus, même si l’on ne pourra que regretter l’allusion trop évidente faite à Meursault en fin de film. Une réussite donc, un film que l’on verra avec plaisir cette semaine, même si l’on peut comprendre une certaine réticence de la part de certains…

Rémy MargageEnvoyer un message au rédacteur

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