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L'AUTRE

Dominique Blanc épatante dans un film sensitif

Dans la nuit, une femme se regarde dans un miroir, puis se frappe la tête à coups de marteau. Elle se réveille à l’hôpital, le crâne ceinturé de bandelettes…

« L'autre », présenté en compétition à Venise en 2008, est un film surprenant de par ses parti-pris esthétiques et son montage fouillis, traduisant les tourments intérieurs de son personnage principal. Interprétée par Dominique Blanc (coupe Volpi de la meilleure actrice), l'héroïne est une femme de 47 ans, qui après avoir plaqué son ami, fait une fixette sur celle qui a finit par la remplacer, mais qu'elle ne connaît pas. Obsession principalement nocturne, ce film tourbillon traduit assez bien un malaise intérieur fait de l'ignorance du devenir d'un ex, du refus de ce dernier de communiquer, de l'isolement que peut créer le désir de comprendre.

Si les images de phares dans la nuit, présents à maintes reprises, évoquent la multitude d'une humanité anonyme, elles témoignent de la solitude du personnage principal. De même que l'impressionnant travail sur le son permet de distinguer, lors de la scène du cadeau, les bruissements des vêtements, semblables à la peau d'un serpent qui s'enroule autour de sa proie. La musique, lancinante, la caméra que les réalisateurs laissent vagabonder autour des êtres, parfois au plus près, participent du malaise global et de l'aspect hypnotique d'un film existentialiste. Un film troublant aux superbes introduction et conclusion qui vous interpelleront forcément dans votre intimité la plus profonde, dans votre souffrance unique et pourtant si universelle.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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