Festival Que du feu 2024 encart

ARLEMPDES, LA LÉGENDE DU PREMIER CHÂTEAU DE LA LOIRE

Un honnête film de chevaliers, auto-produit

En 1538, pendant la 8è guerre d’Italie, la duchesse Françoise de Brézé, fille de Diane de Poitiers, propriétaire du château d’Arlempdes, fidèle au Roi de France et fervente catholique, voit son fief menacé par Antoine de Chambonas et les Huguenots, aidés par des mercenaires italiens. La guerre fait rage dans la région, entre les protestants et catholiques…

C'est finalement une plutôt bonne surprise que "Arlempdes...", du nom d'un château méconnu, situé en Haute Loire, produit pour environ 130 000 euros, à l'aide principalement d'un crowdfunding et de nombreux figurants bénévoles ayant amené leurs propres costumes. L'histoire se passe à l'articulation du Moyen Âge et de la Renaissance, et relate principalement la lutte entre protestants et catholiques, autour d'un chevalier (Jean), frère de la duchesse (Françoise), et son écuyer (Christian). La bonne surprise, outre une photographie de plutôt bonne tenue, est que le métrage n'est pas avare en scènes de combats, qu'ils aient lieu dans l'enceinte d'un château, d'un bastion, ou (pour beaucoup) dans les bois ou les prés alentour.

Pour palier au manque de moyen (on ne rentrera pas dans la polémique sur les mélanges historiques des costumes des combattants, qui restera sans importance aux yeux du spectateur néophyte), Marina Golenko et Titouan Monnier (qui interprètent aussi les deux rôles principaux), filment au raz du sol, alternent avec des flous ou quelques ralentis, mais nous jettent tout de même dans les batailles, en parvenant à insuffler un certain dynamisme. On pourra reprocher au film d'être par moment trop bavard, voire trop écrit (les tirades de la duchesse, qui en paraissent par moment comme récités...), voire de faire passer d'un côté les protestants comme des psychopathes (au rire facile lors de leurs méfaits...) et de l'autre la duchesse comme une sociopathe catholique. Mais si on pardonne les quelques dialogues maladroits (on repérera un : « Italien de mes deux »), et les prises de liberté (affichées) par rapport aux faits historiques, on se dit que les deux réalisateur et réalisatrice nous emmènent dans une aventure qui tient par moments en haleine, offrant quelques respirations accompagnées de chants d'époque. Un projet qui aurait certes mérité un peu plus de concision et de moyens, mais qui bénéficie de scènes d'action efficaces et d'une bande originale séduisante.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE

Laisser un commentaire