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APRÈS LA NUIT

Un film de Basil De Cuhna

Un gang cacophonique

Les esprits s'échauffent au sein d'un gang créole de Lisbonne. Un sac de came a disparu pendant que le guet s'est absenté quelques minutes. Sombra, récemment sorti de prison, est très vite désigné par ses compères car il est endetté mais aussi parce qu'il n'avait pas d'alibi…

Premier long-métrage de Basil de Cuhna après plusieurs courts sur le même thème, "Après la nuit" réuni un casting vif de jeunes comédiens amateurs chargés de retranscrire la vie des quartiers de la communauté capverdienne de Lisbonne. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les membres de cette communauté de jeune dealers sont loquaces et peu avares en insultes. Lors de la première partie du film, on a souvent droit à d'entières minutes de joutes verbales invectives pour faire passer un message simple. Attention, ceci peut singulièrement agacer.

L'histoire se concentre sur Sombra, un rasta dans sa jeune trentaine qui vient de sortir de prison. Il retombe très vite dans les travers du quartier à savoir le deal, au sein de son gang, et à courir après ceux qui lui doivent quelques billets. Une vie de dealer ne se mène pas sans altercation, surtout que les provocations sont légions au quartier. Lorsque son gang est victime d'un vol de cocaïne, Sombra est le coupable tout désigné. Il n'était pas avec les autres lorsque le casse a eu lieu et est dans le collimateur du chef de gang. Les tentatives d'intimidation et de moyens de coercition se multiplient envers Sombra qui préfère s'échapper de ce gang qui lui pollue la vie.

À partir de cet instant, "Après la nuit" devient moins cacophonique et penche petit à petit vers une dimension poétique en suivant les pérégrinations nocturnes de Sombra qui noue une relation avec un iguane qu'il nomme Dragon. Ces moments avec son animal de compagnie presque chimérique et ses discussions avec un compagnon de fortune sur un toit du bidonville sont autant d'instants de grâce contrebalançant avec la cruelle pauvreté qui règne dans le quartier. Au cours de ses élucubrations, Sombra, lui qui est pourchassé par ses anciens potes, prône la non-violence et la vie le jour pour éviter les ennuis. Basil de Cuhna use de séquences presque oniriques (le mage cracheur de feu) pour créer un intéressant contraste tant sur la forme (le travail sur la lumière est remarquable) que sur le fond. C'est probablement ce qui évite au spectateur de ne pas sombrer dans un ennui abyssal.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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