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ANNA

Un portrait subtil et émouvant d’une femme prête à tout pour son fils

Anna souffre de phases dépressives, mais elle aime plus que tout son fils, Nathan. Alors que son ex-mari cherche à lui restreindre son droit de visite, elle embarque son enfant et son petit-ami dans une aventure en Colombie, à la recherche de jours meilleurs…

Pour son premier long métrage, Jacques Toulemonde Vidal (scénariste de "L’Étreinte du serpent") a décidé de focaliser sa caméra sur Anna, une jeune mère en proie à ses démons. Refusant de prendre son traitement contre ses sautes d’humeurs et ses phases dépressives, elle trouve son remède dans l’amour qu’elle porte à son fils. Avec lui, elle est comblée, lui offrant un amour à la hauteur de ses excès, où tous les désirs du jeune Nathan sont immédiatement contentés. Mais lorsque son ex-mari va essayer de lui retirer ses droits de visite, celle-ci sait qu’elle ne pourra y survivre. Elle embarque alors sa progéniture et son nouveau compagnon en Colombie dans un périple utopique pour ouvrir un bien nommé restaurant, « Le Paradis ». S’en suit un road-trip émouvant et électrique où la mise en scène s’adapte aux humeurs de sa protagoniste principale.

À la fois portrait de femme, course-poursuite, romance, chronique familiale et même thriller, "Anna" joue parfaitement avec toutes les tonalités, enchaînant les séquences et les genres avec brio. Si le film souffre de quelques raccourcis scénaristiques, il permet toutefois de mettre en lumière de très talentueux comédiens, en particulier Juana Acosta, resplendissante et flamboyante dans le rôle de cette mère à la dérive. Sobre et pudique, le métrage n’en est pas moins bouleversant, en particulier durant ce final face auquel il est difficile de retenir ses larmes. Très bien construite, cette ode à la liberté a le mérite d’oser esquisser des personnages bourrés de paradoxes, quitte à délaisser une certaine cohérence au profit de la vraisemblance. Sans stéréotype, "Anna" se transforme en une jolie fable humaniste, louant l’amour passionnel et célébrant la poésie de l’être humain dans toute sa complexité. Très fort pour un premier film !

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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