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ALLIÉS

Un film de Robert Zemeckis

Le glam n’a jamais remplacé un scénario…

Lors d’une mission périlleuse à Casablanca, l’agent Max Vatan rencontre la belle Marianne Beauséjour, résistante française avec qui il est censé coordonner l’assassinat d’un diplomate nazi. Les deux espions tombent rapidement amoureux, mais les apparences sont parfois trompeuses…

Après un long passage du côté de l’image de synthèse, Robert Zemeckis confirme son retour au cinéma traditionnel avec cette romance sur fond d’espionnage. L’histoire est celle de Max Vatan, un agent du SOE (service secret britannique en charge d’organiser des assassinats et des actes de sabotage avec la résistance française) qui se retrouve envoyer à Casablanca pour exécuter un diplomate nazi. Pour réussir cette mission suicidaire, il devra faire équipe avec Marianne Beauséjour, aussi belle qu’efficace l’arme à la main. Évidemment, les deux faux amants vont rapidement le devenir pour de vrai, point de départ d’une belle et grande histoire d’amour où la vérité n’est peut-être pas celle que l’on croit.

Si Brad Pitt se retrouve en terrain connu, le film pouvant se voir comme un mélange de "Fury" (pour la seconde guerre mondiale) et de "Vue sur Mer" (pour la romance à la française), le métrage manque cruellement d’enjeux scénaristiques pour intéresser le spectateur au-delà du glamour affiché. Car la caméra de Zemeckis se contentera de réciter la grammaire visuelle de l’amour au cinéma, sans ambition ni originalité. Respectant scrupuleusement le cahier des charges, le cinéaste délaisse totalement l’aspect spectaculaire de son intrigue pour se focaliser sur une amourette kitsch et sans éclat. Des rues ensoleillées de la vieille Medina au brouillard londonien, le film se fourvoie dans des péripéties peu crédibles qui ne cessent de ralentir le rythme déjà peu haletant.

Plus proche de l’esthétique publicitaire que de la violence réelle de la guerre, le réalisateur n’assume malheureusement pas son parti-pris visuel, donnant ainsi l’impression d’une chronique naïve et grotesque. Des dialogues aux situations rocambolesques, tout sonne faux dans ce monde édulcoré où la virtuosité de Zemeckis ne se ressent jamais à l’écran. Risible à plusieurs moments clés (difficile en même temps de faire passer Brad Pitt pour un vrai Parisien avec son accent yankee prononcé), "Alliés" est un beau raté, une œuvre qui ne parvient pas à trouver le ton juste et l’équilibre nécessaire à son histoire. Malgré la bonne volonté des comédiens, jamais la magie du cinéma hollywoodien d’autrefois ne viendra ensorceler cette pellicule tristement insipide.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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