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ALL ABOUT ALBERT

Un film de Nicole Holofcener

Un beau casting pour un film inégal

Mère divorcée, Eva appréhende fortement le moment qui ne cesse de se rapprocher où sa fille va quitter le domicile pour rejoindre les bancs de l’université, la laissant seule dans cette grande bâtisse. Cependant, lors d’une soirée, elle fait la rencontre d’Albert, un grand costaud doux comme un agneau. Mais cette romance idyllique va rapidement devoir affronter des obstacles inattendus…

En guise d’adieux cinématographiques, le très regretté James Gandolfini nous offre un rôle bien loin de celui du celui du tueur mafieux chef de famille qui l’a rendu populaire auprès du grand public. Dans cette comédie romantique, l’éternel Tony Soprano interprète un père divorcé dont la fille va bientôt quitter la ville pour poursuivre ses études à l’université. Ce gros nounours à l’humour décapant croise lors d’une soirée le regard de la belle Eva, elle aussi divorcée et bientôt délaissée par sa progéniture pour raison scolaire. Et malgré leurs réticences réciproques, les deux tourtereaux redécouvrent les joies de l’amour, mais un malheureux quiproquo va mettre grandement en danger cette idylle naissante.

Soyons clairs immédiatement, le seul intérêt de "All About Albert" repose sur la prestation toute en simplicité des comédiens, repoussant les caricatures du genre pour se concentrer uniquement sur une émotion palpable. Sans aucun artifice, les acteurs jouent une partition d’une intensité rare, aucune fausse note ne venant atténuer l’impression de sincérité qui se dégage de la pellicule. Malheureusement, les simplicités scénaristiques et l’infantilisation du comique condamnent cette romance lumineuse en un énième film à l’eau de rose plus très fraîche. Les répliques acides du début laissent place à un récital de vannes usées lorsque le charme touchant du duo Julia Louis-Dreyfus - James Gandolfini ne cesse de s’effriter au fil des minutes.

Pourtant, le long-métrage ouvrait des pistes qui auraient mérité d’être explorées, notamment comment une mère va chercher à remplacer sa fille pour combler le vide laissé, ou encore par le biais du personnage interprétée par l’excellente Catherine Keener, archétypique de ces femmes privilégiées mondaines. Par son manque d’ambition, "All About Albert" devient une sorte de Bridget Jones pour quinquagénaires, une comédie bien trop proprette pour être véritablement drôle. Et l’étiolement des sentiments entre les deux protagonistes auraient mérité un meilleur traitement que ce simple effleurement. Néanmoins, tout n’est pas à jeter dans cette romcom modeste qui s’intéresse intelligemment à des gens qui n’ont rien d’extraordinaire, en particulier les numéros des acteurs, pur régal à déguster sans modération !

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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