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AFFREUX ET MÉCHANTS

Un film de Cosimo Gomez

Un film pas si affreux ni méchant que ça

Pour s’offrir des jambes robotisées, un mendiant sans jambe et sa femme, une danseuse sans bras, décident de voler la mafia chinoise de Rome avec l’aide d’un nain rappeur et d’un rasta toxicomane. Mais c’est sans compter les intentions d’un ancien chef de guerre africain reconverti en pasteur évangéliste…

Affreux et méchants film image

Pour son premier long métrage, Cosimo Gomez, qui a surtout œuvré comme scénariste en Italie, nous livre une comédie d’action plutôt inattendue, en mettant en avant des personnages tous plus marginaux les uns que les autres, dans cette histoire de braquage assez abracadabrantesque.

C’est probablement ce que l’on retiendra le plus dans cet "Affreux et méchants" (à ne pas confondre avec le classique d’Ettore Scola "Affreux, sales et méchants") : son côté complètement what the fuck et son humour assez beauf, l’un des protagonistes s’appelant carrément « Merde » pour donner un exemple du niveau. Un humour qui marche au final plutôt bien, car complètement assumé, frontal et sans concession, ce qui fera mouche auprès des amateurs du genre. D’autant que le tout est accompagné d’un (petit) fond social quant à la condition des laissés pour compte dans l’Italie actuelle.

Malheureusement, le film ne dépasse jamais le stade de divertissement agréable à regarder, Cosimo accumulant ici et là des maladresses comme on en voit dans tout premier film. La réalisation est ainsi assez simple et se contente la plupart du temps de juste filmer l’action, nous donnant quelques séquence pas très inspirées, comme celle du braquage, qui se révèle assez mou, même s’il arrive à nous voler quelques sourires voire même quelques rires. Ou encore avec les séquences nous montrant le devenir des différents braqueurs après la répartition du butin, (notamment celle du nain). Cela est d’autant plus dommageable que ce sont ces séquences-là qui posent quelques problèmes de fluidité narrative, ces passages étant remplis de flashbacks et ellipses.

Ceci dit, le reste du film fonctionne plutôt bien, les retournements de situations sont sympathiques, et le côté comédie un peu grasse fait son effet, d’autant plus que tous les acteurs cabotinent et s’en donnent à cœur joie pour notre plus grand plaisir, que ce soit Claudio Santamaria ou Marco d’Amare, en passant par Sara Serraiocco. Autre point intéressant du film, la photographie, qui s’avère plutôt belle et agréable à l’œil, apportant un petit plus au fond social de l’histoire. En effet, si les scènes dans lesquelles nos protagonistes interagissent avec le reste de la société sont filmées dans des teints grisâtres et désaturés, les couleurs sont pétantes et vives dans les scènes où ils sont entre eux, rendant ainsi leur côté marginal.

Au final, "Affreux et méchants", découvert au Festival de Venise 2017, est un bon petit divertissement qui se laisse agréablement regarder, notamment pour le jeu des acteurs, assez jouissif.

Ray LamajEnvoyer un message au rédacteur

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