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ADDICTED TO FRESNO

Un film de Jamie Babbit

Les bonnes intentions ne suffisent pas…

Martha décide d’aider sa sœur Shannon, une sex addict qui tente officiellement de se désintoxiquer. Elle lui obtient un job à ses côtés comme femme de chambre dans un hôtel de Fresno. Mais rien ne se déroule normalement et les deux sœurs se retrouvent rapidement avec un sérieux problème à gérer : le cadavre d’un client de l’hôtel…

Sortie le 30 septembre 2016 en VOD

Les comédies indépendantes américaines ont parfois tendance à recycler les mêmes personnages et les mêmes thématiques. Comme souvent, on se retrouve plongé ici dans une petite ville américaine sans âme où les personnages paraissent tous plus ou moins délirants, qu’ils vivent le « rêve américain » de façon quasi automatique ou qu’ils aient conscience de la vacuité de cette vie. S’ajoute à cela une volonté de détabouiser la sexualité féminine, un peu à la manière de "Mes meilleures amies".

"Addicted to Fresno" ne s’embarrasse pas avec la crédibilité et l’assume pleinement. Mais cette douce folie, ponctuellement efficace, est trop irrégulière pour que le rire décolle vraiment et que les spectateurs se laissent embarquer avec les deux sœurs. Judy Greer, avec ses vagues airs de Lisa Kudrow ("Friends"), apparaît un peu comme une sous-Phoebe nymphomane. Natasha Lyonne, qui joue, comme dans la série "Orange is the New Black", une lesbienne à l’irrésistible sourire en coin, est bien plus convaincante mais son personnage bienveillant est moins déjanté. Les seconds rôles sont de qualité variable, le couple de croque-morts animaliers étant les plus croustillants.

Si l’humour fonctionne ça et là, il provoque surtout de modestes sourires et peut en revanche s’avérer gênant lorsqu’il utilise le physique d’un employé handicapé ou la richesse des invités d’une bar-mitsvah (dans les deux cas, on est à la limite du stéréotype discriminatoire). Et cet humour s’évapore dans le dernier quart du film au profit d’un mélo très cheesy. Bref, on passe un moment sympa mais ça s’arrête là…

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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