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AB-NORMAL BEAUTY

Un film de Oxide Pang, Trevor Wall
 

POUR : Niveau 2 - Le récit esthétique d’une perversion, qui vire malheureusement au suspense sans intérêt

Jiney (Race Wong) fait des études d’art, et se passionne notamment pour la photo. Pourtant lauréate de nombreux prix, elle n’arrive pas à être satisfaite de ses prises de vues. Jusqu’au jour où, témoin d’un accident de voiture, elle prend en photo l’instant de la mort…

Sortie en DVD le 23 novembre 2005

Il y a deux parties bien distinctes dans Ab-normal beauty. Dans la première, l’héroïne découvre et explore sa nouvelle passion : photographier l’instant de la mort, qu’il s’agisse de poulets qu’on égorge, ou d’une femme qui se jette d’un toit. On suit sa descente perverse, espérant trouver la mort en chemin, pour assouvir son malsain désir. Jusqu’à même douter de son intégrité de spectatrice des carnages. Dans la seconde, après une tentative de sortie de cette dépendance, on suit les agissements d’un tueur, qui a les mêmes pulsions, et se rapproche de l’héroïne peu à peu.

Il faut reconnaître à Danny Pang, un sens du cadrage et du montage, dont la beauté des premiers plans témoigne. Cependant, cette esthétique irréprochable, proche de la recherche photographique de l’héroïne, a bien du mal à cacher le vide sidéral de la deuxième partie de l’histoire. Si la première offre une réflexion macabre sur la dépendance, la suite n’est qu’accumulation de situations improbables, qui trouve un point d’orgue ridicule lors de la révélation de l’identité du tueur. A oublier.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

Véritables cancers du cinéma asiatique (auteurs du péteux The Eye), les frères Pang se séparent le temps d’un film. On aurait pu penser que voir l’un d’eux s’atteler seul à la réalisation d’un film nous réserverait une surprise. Faux espoir. Oxide réussit à descendre encore plus bas que terre avec ce film effroyablement chiant, prétentieux, moche, creux et imbu de sa propre importance.

Si le concept de départ est intéressant (photographier la mort), son exploitation faite de bric et de broc énerve et insulte l’esprit. S’appuyant sur un scénario qui ne voit pas au-delà du dit concept (on photographie les morts, et après ?), Pang tente de faire exister ce qui ne peut l’être en usant et abusant de tics clippesques, de cadrages retors sans justification et d’artifices aussi vains les uns que les autres. Aussi troublant que l’eau de mon bain, Ab-Normal va trouver le moyen d’aller encore plus loin. Et ce n’est pas triste.

Les enjeux du film étant inexistant, Pang se retrouve en panne sèche au bout de trois quarts d’heure et fait rebondir son scénario aussi grossièrement que stupidement par l’apparition soudaine et inepte d’un serial-killer ! Je vous rassure, ce dernier n’a aucun rapport avec le reste de l’histoire même si Pang, plus intelligent que tout le monde, nous dit que si en nous offrant le twist final le plus navrant depuis que le monde est monde. De quoi achever ce truc sur pellicule qui ose se faire appeler un film.

Oxide Pang, je vous suggère une idée de twist final : arrêtez le cinéma !

Thomas BourgeoisEnvoyer un message au rédacteur

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