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À L'INTÉRIEUR

Un film de Vasilis Katsoupis

Inside Willem Dafoe

Un cambrioleur se retrouve enfermé dans l’appartement qu’il essayait de piller. Il va devoir faire preuve de la plus grande inventivité s’il veut réussir à s’échapper…

A l'intérieur (2023) film movie

Parmi les acteurs américains contemporains, Willem Dafoe est probablement l’un de ceux dont la filmographie est la plus intéressante à suivre, le comédien étant capable de passer des univers d’Abel Ferrara ("Siberia", "Tommaso", "Pasolini"…) et Robert Eggers ("The Northman", "The Lighthouse") à ceux de Wes Anderson ("Asteroid City", "The French Dispatch"…) et des blockbusters ("Aquaman 2", "Spiderman"). On pourrait continuer longtemps à retracer le parcours de cet artiste atypique, tant celui-ci est devenu maître dans les prestations hallucinées et hallucinantes, notamment lorsqu’il collabore avec Lars Von Trier ou Paul Schrader. Alors, à la lecture de ce pitch ô combien high concept, il est peu dire que notre émoi cinéphile était titillé. Un voleur talentueux d’œuvres d’art se retrouve enfermé dans un appartement qu’il essayait de cambrioler suite à une défaillance du système de sécurité. Ce qui nous promettait un one man show de près de 2h avec l’iconique caméléon.

Malheureusement, le scénario ne sera jamais à la hauteur de la promesse. Il y a pourtant quelques bonnes trouvailles, comme ce frigo qui lance la macarena à chaque ouverture, ou ce système d’aération qui alterne entre un froid polaire et une chaleur tropicale. Mais dans cet opulent penthouse luxueux où les œuvres inestimables semblent être les seules maîtres des lieux, il manque un brin d’audace pour véritablement transcender le postulat de départ et intéresser les spectateurs sur la durée. Évidemment, les symboliques sont omniprésentes, on comprend vite qu’il s’agit bien plus d’une histoire de lutte sociale que d’un escamoteur pris à son propre piège, mais la mise en scène peu inspirée enferme cet exercice de style, qui n’est plus qu’une démonstration de l’immense palette de jeu de Willem Dafoe. Si observer la folie de l’enfermement s’incarner progressivement sur ce visage buriné est un pur régal pour les amoureux du 7ème Art, le métrage sera lui dans son ensemble nettement moins mémorable.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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