Bannière Festival de Sarlat 2024

5X FAVELA

Un autre regard sur les Favelas

Cinq courts métrages sur les favelas, tournés par des réalisateurs issus des favelas...

Après l’apparition de productions telles que « La Cité de Dieu » ou « Tropa de elite », décrivant les côtés les moins reluisants des bidonvilles des mégapoles brésiliennes, l’instigateur de ce projet, Carlos Diegues, a réuni six réalisateurs habitants les favelas, pour en montrer une autre réalité. Il en résulte, comme dans tous films combinant plusieurs courts métrages, une qualité inégale d’un film à l’autre. Néanmoins, « 5X Favela » a le mérite d’être empreint d’une fraîcheur et d’un optimisme faisant réellement plaisir à voir. On trouve dans ces courts un autre humour et une autre atmosphère, contrastant intelligemment avec les clichés habituels.

Le seul court nous laissant sur notre faim reste le plus dramatique (« Concerto para violino »), qui est celui reprenant justement les codes des films tant décriés par les habitants des favelas. C’est à se demander ce qu'il fait dans cette sélection portée par la légèreté des quatre autres œuvres. Alors certes, la réalité a très bien pu être édulcorée par les cinéastes désireux de donner une autre image de ces fameux bidonvilles. Cela étant, la sincérité transparaît et l’on est vite porté par les farces potaches des jeunes protagonistes, comme dans le très simple et irrésistible « Arroz com feijão ». D’autres se jouent des idées préconçues sur les dangers d’aller dans ces quartiers, comme le festif « Acende a luz » qui narre les déboires d’un électricien devant rétablir le courant au fin fond d’une favela, le soir du réveillon de Noël. C’est le cas aussi de « Deixa voar », l’histoire d’un jeune contraint à aller chercher le cerf-volant d’un ami qu’il a malencontreusement envoyé dans le bidonville rival.

En somme, « 5X Favela » nous réserve de bons moments, inattendus de légèreté, et l’on pardonnera immédiatement l’aspect amateur de certaines réalisations et interprétations, pour se concentrer sur un fond qui nous donne, en sortant de la salle, un petit sourire aux lèvres de satisfaction.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire