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365 JOURS : AU LENDEMAIN

365 nuances de nullité

Laura est désormais mariée avec Massimo, et sa meilleure amie Olga entame une relation avec Domenico, l’associé de Massimo. Tout semble aller pour le mieux, mais l’amour va être mis à l’épreuve…

365 jours : Au lendemain film movie

Sortie le 27 avril 2022 sur Netflix

En 2020, "365 jours" réussissait l’exploit, par comparaison, de faire passer "Cinquante nuances de Grey" pour un chef d’œuvre féministe ! Le plus inquiétant, c’est que ce navet puant avait lui aussi bénéficié d’un certain succès auprès du public féminin. Nous voilà donc avec un deuxième opus pour remuer le couteau dans la plaie patriarcale qui infecte toujours autant les rapports femmes-hommes.

Même s’il est acté que les deux personnages principaux s’aiment sur la durée, l’apologie de la domination masculine, voire des violences sexuelles, reste sous-jacente. "365 jours : Au lendemain" (au lendemain de quoi ?!) ressert donc ad nauseam le couvert de la femme qui ne vit que pour ou grâce à son mec. Quand le récit tente très maladroitement de nous faire croire que l’héroïne est l’égale de son mari ou qu’elle est libre, c’est pour mieux enfoncer le clou, quitte à lui mettre à disposition, comme un appât, un autre mâle dominant, aux allures faussement plus douces et bienveillantes, mais imprégné des stéréotypes de l’homme protecteur et sûr de lui.

Évidemment, cette soupe rétrograde n’est pas une surprise, mais pouvait-on deviner que, cinématographiquement parlant, ce serait encore plus mauvais que le film précédent ? La principale tare n’est pas tant l’inanité du scénario que sa quasi absence ! Rappelons qu’à la fin de "365 jours", Massimo apprend qu’une mafia rivale a l’intention de tuer Laura et que le dernier plan montre la police bloquant l’entrée du tunnel dans lequel on avait vu entrer la voiture transportant la jeune femme. On s’attend donc à ce que la suite exploite ce pseudo-suspense. Or, tout commence comme si de rien n’était et on apprend, au détour d’une conversation presque accessoire, que Laura a survécu à « l’accident », qu’elle a perdu l’enfant qu’elle portait et que Massimo n’a jamais su qu’elle était enceinte. Point barre, circulez, y a rien à voir !

Comme l’objectif de cette saga dramatico-érotique n’est pas de mettre en scène une guerre de gangs, le scénario tue dans l’œuf le possible intérêt de cette suite et préfère servir trois bons quarts d’heure de… vide absolu ! Comprenez : des galoches, de la baise, du luxe aguicheur, de l’oisiveté… Comme le film n’a rien à proposer d’intéressant côté dialogues, on a droit à un enchaînement de micro-clips à coups de ralentis et autres effets clichés à souhait, enquillant les extraits de chansons mielleuses jusqu’à l’overdose. En résumé : de la beaufitude avec un vernis porno chic. Lorsque le récit tente enfin de développer des pistes plus consistantes, l’accumulation de poncifs et de lourdeurs ne parviennent pas à compenser l’ennui qui s’est ancré si profondément depuis le début.

Pourrait-on éventuellement se satisfaire de la dimension érotique ? Pas vraiment, malgré la prétentieuse affirmation, en amont de la sortie, d’avoir tourné une scène de sexe novatrice. Après visionnage, on ne voit pas où se situe la créativité tant promise. Tout juste pourrait-on sauver une courte scène de cunnilingus sous les draps en vue subjective du personnage féminin. Mais comme cette séquence est fantasmée par Laura, elle sonne comme un énième symbole misogyne : le désir féminin n’a pas vocation à être satisfait ! Bref, après 1h46 de navet, une question se pose : sera-t-on assez maso pour vérifier si le troisième volet (annoncé) sera encore plus mauvais ?

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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