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11.6

Un film de Philippe Godeau

Le pourquoi du comment

Convoyeur de fonds de la région lyonnaise, Tony Musulin décide un matin de voler son fourgon. Un geste inexpliqué, qui provoquera de nombreuses questions…

Drôle d’idée que de faire un film sur Tony Musulin et sur le « braquage » ultra-médiatisé dont il fut l’auteur. Non pas que le personnage soit inintéressant, et sa trajectoire, en tout point mystérieuse, inadaptable à un récit cinématographique. Mais dans le landerneau des productions hexagonales estampillées « polar social », cette seconde réalisation du producteur Philippe Godeau fait figure de second rôle.

Retrouvant, quatre ans après le plutôt réussi « Le Dernier pour la route », le toujours excellent François Cluzet, Godeau tente, par le biais de la fiction, de comprendre ce qui a pu mener un homme sans histoire à commettre le casse du siècle. Forcément, ce méfait effectué sans arme, ni violence, aura engendré nombre de fantasmes, la plupart liés au caractère de soi-disant « Robin des bois » de Musulin. En montrant le quotidien des convoyeurs de fonds, les humiliations banales et l’effet pervers d’hommes payés une misère et transportant des millions, Godeau et Cluzet dressent le portrait d’un homme isolé, aux silences plus éloquents que ses rares paroles. Un homme se rêvant au-dessus de ses moyens, et qui trouvera dans le passage à l’acte une raison d’être.

C’est un peu juste, pour justifier un film, et malheureusement, ce « 11.6 » s’enlise dans les redites et les lieux communs. Il n’apporte aucune réponse, seulement de nouvelles hypothèses, et ne provoque que le rejet. Car malgré les acteurs impeccables, on peine vraiment à trouver un quelconque intérêt à l’histoire de cet homme comme les autres, ni meilleur, ni moins bon.

Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur

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