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Cinéma

Berlin 2009: Jour 2 – Portraits, immigration et nazisme

7 février 2009

Vendredi 06 février 2009

9h00
LITTLE SOLDIER
Compétition
Niveau +2

C'est le début de la compétition, dans la très belle salle du BerlinaleFilmPalast. Et le premier candidat en liste, tout droit venu du Danemark est un film d'ambiance tourné autour de deux femmes, une ancienne soldat revenue dans sa ville natale et visiblement affectée, et la nouvelle femme de son père, une prostituée africaine. D'emblée, le film nous déstabilise, la caméra ballante, à l'image de cette femme mal à l'aise, qui cache visiblement une blessure, se saoule et empille les détritus et autres vêtements sales dans son appartement. Puis, grâce à l'arrivée d'un père envahissant, et au boulot de chauffeur qu'il va lui donner, on croit à un regain de vie. Malheureusement, c'est à l'affrontement de deux logiques que le scénario va mener, sur fond d'amitié naissante mais fragile. Ce double portrait croisé, touchant dans sa complexité comme dans ses logiques éloignées, pourrait valoir un prix d'interprétation à Trine Dyrholm.

12h00
LE LISEUR
Hors Compétition
Niveau -1

Alors qu'il a finalement valu à Kate Winslet une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice, « Le liseur » ne sortira en salles en France que début avril. L'actrice, elle, a fait le déplacement pour présenter ce que le peut qualifier de film extrêmement décevant. Tourné en anglais (avec des accents allemands épouvantables), « The reader » conte l'histoire de d'amour et de découverte de la sensualité d'un jeune homme de 17 ans avec une femme mûre, dont les silences et la difficulté à sourire cachent une absence d'implication dans le monde. Impliquée par la suite dans un procès lié à la deuxième guerre mondiale, son personnage restera impénétrable jusqu'au bout. Si la mise en scène est d'une platitude absolu, on voit bien que le peu qui a pu convaincre les admirateurs du film, réside en deux ou trois scènes de face à face à la fin du film. Face à face de Fiennes avec Winslet prisonnière expliquant son absence de réflexion, et face à face de Fiennes avec une rescapée de la Shoah affirmant qu' « il ne faut pas visiter les camps » car rien n'en sort jamais. Deux scènes troublantes en effet, mais qui ne font pas oublier l'absence de suspense et la totale opacité du personnage de Kate Winslet.

14h40
NORD
Panorama Spécial
Film d'ouverture
Niveau +2

Voici une nouvelle comédie dépressive venue du Nord justement, avec un film qui s'affirme sur l'affiche comme étant un off-road movie. Avec une augmentation progressive des dialogues, le scénario mène habilement son personnage apathique, - un rouquin fainéant qui s'ennui aux remontées mécaniques quand il n'essaye pas de retourner en maison de repos -, vers une guérison psychologique. Ce qui séduit, dans ces étendues enneigées et désertiques, ce sont justement les rencontres atypiques qu'il va faire, et qui s'avèreront à la fois loufoques et sources de quiproquos. Un régal de comédie dans lequel on peut apprendre à se saouler avec bien peu d'alcool, un tampon higiénique et un nbout de scotch !

18h30
JOHN RABE
Berlinale Special
Niveau 0

Sorte de Shindler en Chine « John Rabe » est une grosse coproduction (ici Germano-Franco-Américaine) comme on en verra bon nombre durant ce festival de Berlin 2009 (« Effie Briest », « Adam Resurrected »...). Située à Nanking en 1937, le film raconte comment un responsable d'une usine Siemens membre du parti nazi, oeuvra à la mis en place d'une zone neutre à la veille de a prise de la ville par les japonais. Malheureusement, le personnage principal est décrit avec un tel manque d'ambiguïté (malgré sa croyance aveugle en les intentions d'Hitler) et il est pratiquement proclamé héros avant d'avoir fait quoi que ce soit... Et le regard admiratif d'Anne Consigny (pourtant excellente de rigidité naïve et bigote en directrice d'une école de filles), ne fait qu'ajouter à cette désagréable impression. Ajoutez à cela deux scènes pathétiques (le faux départ en bateau et la nomination comme responsable de la zone) et même les descriptions les plus horribles comme le concours de décapitations ne sauveront pas le récit d'un pathos quasi permanent.

Vu également:

RICKY
Compétition
Niveau +1

François Ozon surprend en mettant en scène une comédie « sociale » qui malheureusement ne tient pas toutes ses promesses. Si le personnage de la mère révèle tout le talent dramatique d'Alexandra Lamy, on est un rien déçu par la faible ambiguïté de celui de Sergi Lopez et par le peu de portée de l'histoire de cet enfant pas comme les autres au niveau de la critique des médias. Restent une magnifique scène d'ouverture avec une mère en détresse absolue et quelques idées amusantes lorsqu'apparaissent les premiers symptomes de la « différence ».

Lire la critique de « Ricky » par Thierry (Niveau +1)

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur