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Cinéma

Berlin 2008 - Jour 9 – Bel accueil pour le duo Scott Thomas - Zylberstein et pronostics

16 février 2008

Vendredi 15 février 2008

3 Dias
(10h30)
Panorama
Niveau +2

L'Espagne n'en finit pas de nous faire peur. Après la floppée de prix reçus à Gérardmer (« REC », « L'orphelinat » et la présentation d' « Eskalofrio » en début de festival, voici un nouveau thiller fantastique dans lequel la collision inévitable entre un astéroïde et la terre est officialisée pour 82 heures plus tard. Le temps peut-être pour un condamné de revenir tuer celui qui l'avait dénoncé. Intelligemment, c'est donc du côté des défenseurs d'un oncle absent et de ses enfants que le réalisateur pose sa caméra. Et les couleurs désaturées qui créent une ambiance ultra lumineuse, viennent ajouter à l'angoisse générée par l'arrivée dans une campagne andalouse des plus désertiques, d'un prétendu ami de l'oncle. Malheureusement quelques incohérences sur la fin auront raison d'une histoire pourtant pas si improbable.

Deux soeur pour un Roi
(The other Boylein Girl)
(12h30)
Hors compétition
Niveau +2

Ce premier film, en costumes, relatant les tractations d'Henry VIII pour avoir un fils légitime, et leurs conséquences désastreuses sur une famille dont le père est près à livrer ses deux filles pour la bonne cause, y compris celle de sa bourse. Contrairement au « Elisabeth » de Shekar Kappur, la froideur n'est pas de mise ici, puisque les passions et la chair sont au coeur de l'Histoire. Du coup, les couleurs sont chaudes, la photographie magnifique et les costumes absolument somptueux. Quant aux interprètes, ils donnent à leurs personnages quelques intéressantes facettes, le plus fascinant étant bien évidemment la calculatrice Anne, à la quelle Natalie Portman une ambiguïté juvénile et glacée à la fois. Un bien horrible incursion dans l'Histoire de l'Angleterre, qui éclaire intelligemment son passage au protestantisme, mais qui oublie un rien le peuple dans ce processus.

Conférence de presse:
Deux soeur pour un Roi
Scarlett Johansson, Natalie Portman, Eric Bana et

3 points à retenir:
- Non, non et non! Même Eric Bana est obligé de prendre leur défense face à des journalistes qui reviennent à la charge: Scarlett Johansson et Natalie Portman n'ont pas été des rivales sur le tournage. Et oui, elles peuvent encore s'assoir l'une à côté de l'autre. Y-aurait-il d'autres questions intelligentes?
- selon Natalie Portman, ce ne sont pas les hommes qui sont faibles dans le film, ce sont les femmes qui se rebellent. Dans le fond, le Roi prend bien des décisions et le père comme l'oncle manipulent les trois enfants
- le port des costumes était en effet contraignant et Scarlett Johansson ne se levait pas à 6h30 avec l'impatience d'enfiler un corset. Mais cela aide à se mettre forcément dans la peau du personnage.

Ballast
(16h00)
Compétition
Niveau 0

« Ballast » fait partie de ces films hyper-réalistes qui sous prétexte d'observer une réalité sociale éprouvante, se permet de n'avoir finalement aucun point de vue. C'est la cas notamment du largement surestimé cinéma des frères Dardenne. Aussi, comme le film charge une nouvelle fois la barque, entre mort du père, oncle distant, licenciement, gamin tenté par la drogue et rapports avec de dangereux dealers, on observe tout cela avec certes une certaine compassion, mais en ce demandant dans tout cela se pose la question d'une quelconque responsabilité ? La mise en scène caméra à l'épaule agace rapidement, et le rebondissement attendu façon « Sue perdue dans Manhattan » n'arrive finalement pas. Comme quoi, certains ont encore foi en un certain espoir.

Megane
(Glasses)
(17h45)
Panorama
Niveau +3

Bonne idée d'avoir finalement choisi de voir ce petit film japonais. Un brin de fantaisie et d'air frais est plutôt le bien venu. Il s'agit là d'un OVNI, dont on ressort sans toutes les clés, mais avec une envie de vivre, de voyager, d'aller vivre ailleurs, lui du stress quotidien. L'histoire? Aux premiers jours du printemps, une femme avec des lunettes débarque dans une sorte de pension isolée, située en bord de mer. L'accueil est chaleureux, mais un rien étrange: le matin une vielle dame pénètre dans sa chambre pour la réveiller, les pensionnaires font la danse du merci sur la plage, puis au petit déjeuner on mange des fruits amers. Et la journée, la vieille vend des glaces pillées... pendant que les gens sont sensés « scintiller »! Lent, loufoque, le film est à la fois intrigant et drôle, offrant un rythme au spectateur qui s'interroge, avant lui aussi de se laisser aller à la douceur des rites et des lieux. Tout simplement formidable.

Il y a longtemps que je t'aime
(21h00)
Compétition
Niveau +3

Bel accueil pour le premier film de Philippe Claudel, auteur français à succès, qui adapte ici son propre roman. Dans une famille « benetton » (une mère franco-anglaise, un père polono-ukrainien, et des enfants vietnamiens adoptés), la soeur de la mère revient, après 15 ans passés en prison. Jouant sur le mystérieux crime dont elle est coupable, le scénario provoque de brusques accélérations, qui révèlent quelques bribes d'information, mais interrogent surtout sur la curiosité des autres face à une intimité cachée. La scène de l'entretient d'embauche comme celle du repas entre amis sont des moments fortement éprouvants. Et la reconstruction d'une relation entre soeurs n'est pas aisée non plus, les deux actrices, Kristin Scott Thomas et Elsa Zylberstein, confondantes de tristesse, leur conférant une troublante humanité. Une essai transformé.

La compétition est donc ce soir terminée. Il est donc temps de donner quelques pronostics pour le palmarès 2008, avec quelques outsiders en prime, méritant fortement d'être soulignés. Mais on est encore là pour deux jours, alors revenez quand même aux news régulièrement.

Ours d'or:
The songs of sparrows

Grand prix:
Caos calmo

Ours d'argent réalisation:
Lake Tahoe
outsider: Tropa de elite

Meilleure innovation:
Sparrow
outsider: Lake Tahoe, Restless

Prix d'interprétation féminine:
Krstin Scott Thomas / Elsa Zylberstein (Il y a longtemps que je t'aime)
outsiders:
Liu Weiwei (In love we trust)
Sally Hawkins (Happy go lucky)

Prix d'interprétation masculine:
Daniel Day Lewis (There will be blood)
outsiders:
Reza Najie (The songs of sparrows)
Elmar Wepper (Cherry Blossoms - Hanami)

Meilleur scénario:
Happy go lucky
outsiders: Il y a longtemps que je t'aime, Caos calmo

Contribution artistique:
photo (The songs of sparrow)
outsider: décors (There will be blood)

Anthony REVOIR Envoyer un message au rédacteur
Source : OB