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Cinéma

Berlin 2008 - Jour 5 – Deux perles venues d'Australie et d'Angleterre

12 février 2008

Lundi 11 février 2008

Tropa de elite
(9h00)
Compétition
Niveau +2

Gros cafouillage en ce début de matinée, au sein d'un festival pourtant remarquablement organisé. Si un problème de copie non sous-titrée en anglais est parfaitement compréhensible, une ouverture tardive des portes et le fait de devoir attendre une demi-heure pour avoir des écouteurs l'est beaucoup moins. D'autant que le pauvre diable qui les distribue n'est aidé par personne, rendant le processus encore plus long. Lorsqu'une journaliste demande à une demoiselle de l'organisation pourquoi elle se contente de regarder son collègue, elle répond benoîtement « ça n'est pas mon tour aujourd'hui, je suis au contrôle ». Formidable ! Et le même bordel se reproduit évidemment à la sortie, avec de plus quelques badges égarés...

Difficile du coup de se concentrer sur le film d'action brésilien qui suit, d'autant plus que la traduction simultanée en français par unique voix féminine ne se prête pas vraiment au sujet. « The elite squad » est l'histoire croisée de trois flics honnêtes, perdus au milieu d'un système corrompu jusqu'à la moëlle, en grande partie par l'argent de la drogue. Pointant l'hypocrisie ou la crédulité des élites bourgeoises, qui si elles agissent pour aider les plus pauvres, participe à la propagation du fléau, le film, efficace dans les nombreuses scènes de fusillades, montre également comment il est difficile de rester droit. Raconté en voix-off par un jeune officier de la BOPE (unité d'intervention agissant à la limite de la légalité), le film arrive à faire ressentir la peur intime ressentie par ce dernier, qui veut voir en deux bleus ses potentiels successeurs dans un métier qui ne peut qu'écorner la vie privée.

The black Balloon
(14h30)
Génération 14 plus
Niveau +3

Lors d'un générique assez inspiré, la réalisatrice de « The black balloon » fait apparaître sur chacun des objets ou éléments composant ses plans, leurs noms en typographies de tailles différentes. On s'attend alors à ce que le garçon autiste qui est avec son frère, le personnage principal du film soit comme « Rain man », que tout le monde a forcément en tête, extrêmement doué. Il n'en rien et le scénario s'attarde sur les difficultés de ce garçon, trop grand pour son âge mental, dont l'évolution s'est arrêtée avant l'usage de la parole. Bouleversante et drôle, cette histoire d'une famille dans laquelle le regard de l'autre (et celui du frère) est source de mise en danger d'un frêle équilibre, touche par sa justesse et sa générosité. Un petit film australien qui devrait faire un long chemin.

Boy A
(17h45)
Panorama
Niveau +3

Autre perle du côté du panorama avec une histoire de bonne volonté, qui met en scène un jeune homme sortant de prison et découvrant pour la première fois le monde adulte, et ses principales composantes: l'amour, l'amitié et le boulot. Face à un tuteur qui cherche à le protéger (Peter Mullan), son interprète principal, Andrew Garfield, donne toute la dimension fragile à un personnage en quête d'union et d'honnêteté. Intelligemment, le metteur en scène filme les flash back avec pudeur et distance, alors qu'il donne chair à son héros par quelques rêves angoissants (des hommes capuchés de noir le pendent) ou rassurant (sa petite amie lui propose d'aller dans la même direction). Et l'on fond littéralement face à tant de tendresse mêlée de cruauté.

Plus tard du comprendras
(21h30)
Séance spéciale
Niveau +1

Amos Gitai présente ce soir, en présénce d'Hippolyte Girardot, sa version d'un roman autobiographique de Jérôme Clément. Froid, son film l'est évidemment, à l'image de l'apparente attitude de cette vieille dame (Jeanne Moreau) qui a décidé de ne rien raconter à ses enfants (Hippolyte Girardot et Dominique Blanc), de son passé durant la guerre, alors que l'homme enquête à partir de bribes de courriers et de photos. Les flash-back mêlent d'idylliques scènes de bonheur teinté de craintes et quelques plans cadrés serré, comme des bouts de souvenirs restés gravés dans la mémoire de par leur tension inhérente. Mais le peu d'inventivité de la mise en scène pour les scènes du présent font que malgré l'implication d'un casting impeccable (à l'exception de la prestation épouvantable de l'interprète du maire), on se désintéresse peu à peu de leurs états d'âmes à force de platitude. Et cela ce n'était pas vraiment le but.

Anthony REVOIR Envoyer un message au rédacteur
Source : OB