ARTICLESGérardmer 2025
Gérardmer 2025 : Sélection Films en compétition
Pour cette 32ème édition, le festival fait appel à une diversité de cinéastes pourtant réunis sous un thème principal : celui des esprits. On constate avec un plaisir non dissimulé que cette fois Gérardmer veut nous foutre la trouille. Avec des éditions précédentes parfois plus tournées vers le fantastique et le social (ce n’était pas pour nous déplaire), on constate ici, au vu des films en sélections, que les fantômes et autres spectres maléfiques seront de la partie.
L’ouverture du festival se fera cependant avec le long métrage de Drew Hancock, « Companion » (en hors compétition). Fable à mi-chemin entre l’anticipation et la comédie noire, le film produit et écrit par Zach Cregger (responsable du génial « Barbare » sorti en 2022 sur Disney+) nous réserve son lot de surprises et surtout d’éclats de rires avec ce robot amoureux qui dépasse les bornes.
Les esprits vengeurs
On constate alors une récurrence sur certains choix de films notamment sur le thème de l’esprit vengeur et rancunier à la "Grudge", "Ring" et consorts. Nous avons alors une hâte non dissimulée face à "Oddity" de Damien Mc Carty qui s’annonce être une belle surprise : alors qu’elle a déjà fait le tour de certains festivals, cette histoire d’une jeune fille aveugle s’occupant d’un magasin de curiosités et convaincue de pouvoir être en communication avec l’au-delà intrigue forcément. "Azrael" de E.L Katz va également dans cette direction d’esprit malfaisant tournant autour d’êtres fragiles (ici une communauté) en proie à une persécution démoniaque avec comme seule solution de sacrifier pour apaiser le démon. Une jeune fille va alors programmer sa fuite. Un pitch simple et plein de mystère qui met l’eau à la bouche. "Les Maudites" ("The Wailing") de l’espagnol Pedro Martín-Calero (premier long métrage) va également dans ce sens avec ces jeunes lycéennes en proie à une entité qui les hante sans pouvoir la voir à l’œil nu. On est intrigué déjà parce que les espagnols et l’horreur ça fait souvent bon ménage, mais aussi car le pitch garde son histoire curieuse (en espérant ne pas revivre "February" d’Oz Perkins en 2017). Mais l’un des films attendus et qui a déjà fait parlé de lui dans les divers festivals outre Atlantique où il a déjà été diffusé, est "A Violent Nature" de Chris Nash (l’anthologie "ABC's of Death") qui va s’amuser avec les codes de "Vendredi 13" : un boogeyman pas content qu’on lui vole un objet sur sa tombe décide d’en sortir et d’en découdre. Un esprit plus que vengeur et bien matérialisé dans ce qui semble être un slasher en bonne et due forme.
L’argent, la réussite et la maladie
Sur des notes un peu différentes, on sent une partie de la sélection un peu à part avec ce caractère social cher au cinéma de genre. Quand on voit le résumé de "La Fièvre de l’argent" de Galder Gaztelu-Urrutia on se dit que, effectivement, un virus mortel et redistribuer les cartes sociales et économiques font bon ménage. Dans un futur proche, la société est ainsi touchée par une étrange fièvre qui semble n’atteindre que les personnes aisées. Avec en plus la géniale Mary Elizabeth Winstead, le film promet d’être une belle surprise en espérant qu’il ne reprenne pas les poncifs d’un genre assez codifié. Sur le thème virus, le magnifique "Else" de Thibault Emin sera également de la partie. Avec son histoire de confinement et de virus modificateur d’ADN, "Else" vous réserve plus que ce qu’il laisse croire. Une œuvre d’une grande sensibilité, aux effets spéciaux époustouflants et au déroulé inattendu : on vous laisse réserver vos places au plus vite ! "Grafted" de Sasha Rainbow semble aller dans la direction d’un film également engagé sur les différences de chances entre classes sociales avec l’histoire de cette jeune fille prête à tout pour être belle et s’intégrer. Peut être un peu trop prête à tout… Avec un relan du superbe "Eat" de Jimmy Weber (où une star s’auto-mutilait à outrance pour devenir parfaite), "Grafted" semble prendre un chemin tout aussi déstabilisant. "Rumours" de Guy Maddin, Evan Johnson et Galen Johnson promet également son lot de critiques acerbes. Mettant en scène une réunion du G7 qui tourne au cauchemar, avec le génial Charles Dance ("Game of Thrones", "Alien 3"…), "Rumours" risque d’être saupoudré de pas mal d’humour noir et peut être, qui sait… ? Peut être que la frousse se cache derrière cette histoire rocambolesque. Et enfin "Exhuma" de Jang Jae-hyeon où une famille richissime fait appel à deux enquêteurs pour défaire le mystère entourant une soi-disant malédiction qui les toucherait depuis des décennies… Un morceau de 2h15 nous attend et nous sommes assez friands du cinéma d’horreur coréen toujours prompt à nous surprendre narrativement et stylistiquement.
Les 10 films de la compétition :
ODDITY
de Damien Mc Carty
AZRAEL
de E.L Katz
LES MAUDITES
(The Wailing)
de Pedro Martín-Calero
A VIOLENT NATURE
de Chris Nash
LA FIÈVRE DE L’ARGENT
de Galder Gaztelu-Urrutia
ELSE
de Thibault Emin
GRAFTED
de Sasha Rainbow
RUMOURS
de Guy Maddin, Evan Johnson et Galen Johnson
EXHUMA
de Jang Jae-hyeon
