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Gérardmer 2005

Gérardmer 2005 - Enfermement mental

Difficile de parler du thème de l’enfermement mental dans les film présentés à Gérardmer, sans dévoiler une partie des secrets de leur intrigue. Alors si vous avez peur d’en apprendre trop, passez votre chemin.

Un premier film, venu d’Espagne, joue avec notre perception du temps, créant des impasses, des raccourcis, et des boucles dans sa structure même. Il s’agit de Hypnos, traitant de l’arrivée d’une médecin dans un hôpital psychiatrique où beaucoup de patients sont décédés dans d’étranges conditions. Le bâtiment, configuré à l’image d’un cerveau, avec ses cellules neurones, ses couloirs et ses recoins secrets, semble correspondre à celui de l’héroïne, qui sans le savoir, renferme dans son subconscient, un terrible secret, comme c’est le cas pour la plupart de ses malades, traumatisés.

Autre cas pathologique, l’accidenté Colin Firth, dans Trauma. Ayant perdu sa femme dans un accident de voiture, on le voit se confier à un psychiatre chaque semaine, et commencer à tourner en rond, se créant ses propres obsessions, autour d’un meurtre d’une célébrité. Si la comparaison des chagrins et la révolte qui s’ensuit paraît légitime, le spectateur commence à angoisser lorsque différentes coïncidences le font douter de la réalité de certains personnages. Difficile de sortir d’un tel bourbier émotionnel.

Enfin, au rayon cinglés, ou peut être pas, la fabuleuse idée de base de Bubba Ho Tep est à souligner. Dans ce film américain, on découvre qu’Elvis est encore vivant, et se repose dans une miteuse maison de retraite. Mais le doute s’installe aussi quand une infirmière nous apprend qu’il s’agit d’un imitateur professionnel (qui aurait échangé son identité), alors que son voisin, noir, serait en fait JFk, peint pour des raisons de sécurité ! Le film est déjanté sans être dynamique, et le trajet psychique des personnages, confinant à la sénilité, est à la fois effrayant et très drôle. Etrangement nostalgique, le film est une réflexion acide sur la vieillesse, l’incapacité et l’abandon, qui s’avère étrangement émouvante. Espérons une sortie en salles.

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Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur