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FILM COURT FRANCOPHONE VAULX-EN-VELIN 2016 - PALMARÈS ET CRITIQUES DES MEILLEURS FILMS

La 16e édition du festival de court métrage francophone « Un poing c’est court » à Vaulx-en-Velin s’est achevée samedi 23 janvier 2016. Retour sur le palmarès et aperçu critique des films en compétition.Saluons l’état d’esprit de ce festival, qui s’inscrit pleinement dans son territoire avec une volonté de partage et de promotion de la diversité. C’est avec des initiatives comme celle-ci que l’expression « vivre-ensemble » prend toute sa force concrète. Et nous en avons grandement besoin !

PALMARES

Compétition :
Grand Prix : "Bal de famille" de Stella Di Tocco
Prix Spécial du Jury : "Ce qu’il reste" de Daniella Saba
Prix du meilleur scénario : "Père" de Lotfi Achour
Prix du Jury Presse : "Père" de Lotfi Achour
Mention spéciale du Jury Presse : pour l’interprétation du chien dans "Ce qu’il reste" de Daniella Saba
Prix ENTPE / ENSAL : "Un métier bien" de Farid Bentoumi
Prix de la Francophonie : "D’homme à homme" de Maïa Descamps
Prix Jury Jeunes : "Replika" de Luc Walpoth
Prix Jury Adultes : "Replika" de Luc Walpoth (lors de la remise des prix, le Jury Adultes a également exprimé un coup de cœur officieux pour "Au loin" de Xin Wang)

Autres sélections :
Prix Petite Enfance : "Malika et la Sorcière" de Nabaloum Bourelma
Prix Enfance : "Ti Coq" de Nadia Charlery
Prix Collège : "Le Dos au mur" d’Esla Diringer
Prix Lycée : "Belle gueule" d’Emma Benestan
Prix du Public : "L’Amérique de la femme" de Blandine Lenoir

CRITIQUES DES FILMS EN COMPETITION – Partie 1

Les films sont regroupés par niveau, suivant le barème d’Abus de ciné. Notons que l’auteur de cette page a été membre du Jury Presse de cette édition, et que les avis suivants n’engagent que lui, même s’ils étaient en partie partagés par certains des autres membres de ce même jury.

Nos préférés +4

Père, de Lotfi Achour
Ce film tunisien comporte de véritables qualités cinématographiques et une histoire profondément humaniste, jamais manichéenne, qui sait surprendre le spectateur et alterner les tons avec une grande subtilité. À travers son personnage, Achour émeut et bouscule la notion de paternité, au-delà des clichés. Un vrai chef-d’œuvre !

Ce qu’il reste, de Daniella Saba
Les thèmes ne sont pas gais (l’abandon, le deuil, le déracinement, la solitude…) mais Daniella Saba les aborde avec poésie et humour, notamment avec l’utilisation d’un chien handicapé à l’origine de scènes décalées. Un petit bijou !

Un métier bien, de Farid Bentoumi
Au-delà de ses qualités de mise en scène et d’interprétation, ce film a le mérite de montrer des Français originaires du Maghreb sous un angle qu’on a peu l’habitude de voir. Bentoumi nous présente avec finesse les tiraillements auxquels sont confrontés les enfants d’immigrés musulmans, ceci sans tomber dans le misérabilisme. Humour, émotion et réflexion sont au rendez-vous.

Bal de famille, de Stella Di Tocco
Servi par une interprétation impeccable (avec notamment Pauline Étienne et Frédéric Pierrot), "Bal de famille" dénonce avec une grande délicatesse le paternalisme traditionnel, et la violence conjugale en particulier. Stella Di Tocco s’attache aux regards et aux détails, préférant la suggestion et les silences, pour mettre en valeur la complexité de ces situations. Bouleversant.

Cadillac, de Pauline Roque
La réalisatrice a su tisser une magnifique relation fraternelle entre une jeune femme garagiste et son frère autiste, qu’elle recueille pour un week-end malgré une situation personnelle compliquée. En toile de fond, Pauline Roque distille des indices pour laisser le spectateur imaginer et reconstruire le parcours des personnages. La beauté de l’image, le choix judicieux d’une chanson nostalgique et l’émouvante interprétation du duo principal participent à cette belle réussite.

Azurite, de Maud Garnier
En plaçant son film dans un atelier de peinture d’un passé et d’un lieu non précisés (on peut tout autant penser à Vermeer qu’à Orazio Gentileschi et sa fille Artemisia), Maud Garnier confère à son film une forme d’universalité. Splendidement filmé, "Azurite" développe progressivement la question de la transmission et aborde la difficulté qu’ont les filles à s’imposer dans les sociétés paternalistes. Soulignons l’excellente interprétation de la jeune Alba Gaïa Bellugi.

Lire la deuxième partie des critiques

Lire la troisième partie des critiques

Raphaël Jullien Envoyer un message au rédacteur