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FILM COURT FRANCOPHONE VAULX-EN-VELIN 2016 -DERNIÈRES CRITIQUES DES FILMS

La 16e édition du festival de court métrage francophone « Un poing c’est court » à Vaulx-en-Velin s’est achevée samedi 23 janvier 2016. Fin de l'aperçu critique des films en compétition.

Ni vraiment bon, ni pour autant mauvais 0

Ineffaçable, de Grégory Lecocq
On peine à comprendre pourquoi le personnage principal est en hôpital psychiatrique, et la fin est trop prévisible. L’esthétique du film, dans l’atmosphère comme dans le choix du graffiti, rappellent "Vandal" (2013) d’Hélier Cisterne, en moins abouti.

La Femme nue, de Francis Lacelle
Ironie du sort, l’autre film en compétition proposant un personnage d’artiste enfermée en hôpital psychiatrique est aussi imparfait que celui de Lecocq ! Le personnage extravagant de Marie-Simone, joué par Debbie Lynch-White, reste l’élément le plus intéressant du film.

Frontières, de Claire Cahen et Ali Esmili
La dénonciation des inégalités et de la cruauté des frontières est trop frontale pour que ce film atteigne pleinement son but, car il en devient à la fois caricatural et convenu. Pourtant, certaines idées sont bonnes, comme le choix de ne pas identifier les pays concernés pour mieux rendre le propos universel (même si on comprend bien qu’Israël y est dépeint) ou la séquence montrant les soldats jouer cyniquement au foot avec la couche de la gamine malade.

Allons travail, de Côme Feugereux et Amélie Bouhours
La mauvaise qualité de l’image plombe le film dès le début et nous oblige à tout attendre de l’interprète et/ou du scénario. Si le premier s’en sort avec les honneurs, le second nous fait d’abord espérer une idée originale (un chômeur sûr de lui qui semble en mesure de demander des comptes aux employeurs ?) mais cette piste n’est finalement pas exploitée et le film s’oriente vers une dénonciation plus classique de la violence psychologique du marché de l’emploi, malgré une fin « coup de poing » plutôt pertinente. Très inégal, donc.

Déceptions -1

Une goutte de sang, de Bekim Guri
Ce huis clos aborde son sujet en nous plongeant dans un pathos bien trop appuyé. L’atmosphère étouffante (le vent, la fresque murale dont on peine à comprendre le sens…) en devient irritante. Seul le dernier plan est digne d’intérêt, en proposant un détournement de la tradition du drap tâché de sang comme preuve de virginité.

Tranche de campagne, de Hannah Letaïf
L’écueil d’un film engagé, c’est de ne pas verser dans la lourdeur d’une propagande ! Malheureusement, c’est le cas ici : quoi qu’on pense personnellement du végétarisme, la défense de ce mode de vie passe par une obscénité qui confine au ridicule. Reste à saluer les qualités intrinsèques de l’animation, et le clin d’œil à une célèbre publicité de "Royal Canin" sur un fond musical qui lorgne du côté du cultissime thème d’Ennio Morricone pour "Le Professionnel" (que reprenait ladite pub).

Les Fruits de Sankara, de Virginie Scarbel et Victorien Vialar
Ce documentaire tente avec maladresse de dresser un portrait de la jeunesse burkinabè en donnant la parole à un cultivateur, qui propose en voix-off son avis sur l’histoire récente de son pays. À l’image, les plans proposent une carte postale certes esthétique mais trahissant le manque d’inspiration du film. Quant au propos, il s’avère trop manichéen voire passéiste.

Grosses déceptions -2

Garde partagée, de Patrick Parenteau
Ce court métrage se pose apparemment comme un film « choc », mais la trop grande radicalité du choix esthétique (une scène filmée de loin, avec un son saturé et quasi inaudible) paraît avant tout amateur, d’autant que l’autre scène, qui introduit puis conclut le film, manque cruellement d’écriture et de finesse. On dirait un film bâclé d’étudiant en mal d’inspiration.

Le triangle mérite son sommet, de Florence Pazzottu
Le ton hautain et le texte indigeste font ce court métrage expérimentalo-militant une sorte de caricature d'un snobisme d’extrême-gauche qui pédale dans la semoule. L’idée d’utiliser le symbole du triangle dans le propos et dans la forme ne manque pas de pertinence, mais ça ne sauve pas ce film agaçant, qui se complaît dans l’auto-gargarisation artistico-idéologique.

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Raphaël Jullien Envoyer un message au rédacteur