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deauville 2012 - Rendez-vous en terres (presque) inconnues

Deauville nous aura permis de voyager dans tous les États-Unis, mais aussi au-delà. Si les grandes villes américaines nous font rêver outre-Atlantique, les films sélectionnés en compétition nous ont plutôt montré l’envers du décor.

Dans « California Solo », on voit notre héros, interprété par Robert Carlyle, vivre dans un Los Angeles au visage bien inhabituel. Travaillant dans une exploitation agricole, c’est le Los Angeles du terroir qu’on est amené à découvrir. À croire même par certains moments que l’action du film se situe au fin fond du Texas ! Dans « Booster », rendez-vous à Boston, où la ville s’apparente à la psychologie du personnage principal, en proie au spleen dans ses ruelles sombres et avec des envies de liberté et de fuite en avant quand il regarde sur les rives océaniques les avions qui passent au-dessus des gratte-ciel. Autres visages urbains peu connus : les tréfonds de Las Vegas dans « Electrick children », le Bronx de New York côté toits dans « Gimme the loot » et côté rue dans « The We and the I » avec un film qui se déroule dans un bus raccompagnant des élèves après leur dernier jour de classe.

Trois films nous auront plus particulièrement fait « voyager ». Dans « Your sister’s sister », le trio se retrouve dans une magnifique île où la forêt est des plus verdoyantes : il s’agit de San Juan Island, dans l’état de Washington. Dans « Una Noche », on sort des États-Unis pour un film qui se passe sur une autre île : Cuba, à la population en proie au désespoir, et où les plus jeunes rêvent de rejoindre les côtes américaines distantes seulement de 140 kilomètres. Enfin, dans « Les Bêtes du sud sauvage », le réalisateur Benh Zeitlin nous convie à rejoindre le Bayou dans le sud de la Louisiane, où se trouve le berceau d’une communauté en voie de disparition : certainement le peuple le plus opiniâtre d’Amérique, qui ne craint ni les ouragans, ni les marées noires, et qui est attaché à sa terre comme à la prunelle de ses yeux. Une terre qui se désagrège sous ses pieds, et dont on sent qu’un jour, inévitablement, elle sera rayée de la carte.

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Mathieu Payan Envoyer un message au rédacteur