ARTICLESAnnecy 2025
Annecy 2025 sélection Compétition Contrechamp
Deuxième section compétitive du Festival d’Annecy, la section contrechamp regroupe des œuvres plus expérimentales et sert aussi d’anti-chambre à la compétition officielle . On y a notamment découvert le premier film de Gints Zilbalodis, « Ailleurs« , multiprimé par la suite avec « Flow« , l’an dernier. On y découvrira cette année pas moins de 11 longs-métrages.

Trois films déjà remarqués au Festival de Berlin
On ne saurait trop vous conseiller de vous précipiter voir le film tchèque en StopMotion, coproduit notamment par la France, "Les Contes du Pommier". Autour de trois petites histoires que se racontent des enfants pour se faire peur alors qu'ils sont planqués dans la cabane du jardin de leur grand père, récemment veuf, c’est le pouvoir de l’imagination qui est mis en avant tout comme quelques sentiments profondément humains. Séances attendues comme délirantes, venues d’Australie, "Lesbian Space Princess" devrait également déplacer les foules pour ce qui aurait fait une excellente séance de minuit. On y suit une princesse qui vient de se faire plaquer, bien décidée à sauver son ex prisonnière dans l’espace d’aliens aux attributs particulièrement mâles, blancs et hétéros. Une véritable comédie lancée à cent à l’heure.
La venue de Kid Koala sera également un évènement, puisqu’il présentera l’adaptation de son propre roman graphique, intitulé "Space Cadet". Sans parole, comme "Mon Ami Robot" il y a deux ans, le film traite du même sujet de l’amitié, avec cette foi, un graphisme en 3D et une cohérence de couleurs parfaite. On y suit en parallèle les destins d’un robot-nourrice et de Céleste, devenue grande et partie sur les traces de sa mère dans une mission spatiale. Le manque et la tendresse sont au rendez-vous.
Quelques curiosités
Des autres longs-métrages, c’est sans doute le japonais "Jinsei" qui titille le plus notre curiosité. Il s’agit de l’histoire d’un homme qui se hisse au sommet dans le domaine du divertissement et des hauts et des bas de sa vie. Un film annoncé comme ayant pour toile de fond des sujets dans l’air du temps. Autre véritable curiosité, le film allemand, "Memory Hotel", réalisé avec des marionnettes. Il s’agit de l’histoire d’une famille fuyant les Russes, confrontée dans un hôtel à des nazis, et dont la petite fille perd la mémoire et devient la cuisinière.
Candidat venu de Corée-du-Sud, "Gwang-Jang" nous contera l’histoire sombre d’un membre de l’ambassade de Suède à Pyongyang (Corée du Nord), partant à la recherche d’une agent de la circulation locale disparue, qui était devenue secrètement sa maîtresse. Un film où il faut, sans doute, ne se fier à personne. Enfin le film brésilien "Nimuendaju" retracera le destin d’un chercheur en sciences sociales ayant étudié le peuple indigène Guarani et d’autres cultures, et témoin des persécutions de ces peuples.
Les films les plus expérimentaux
À partir d’objets et d’éléments découpés et articulés, "La Gran Historia de la Filosofia occidental" nous propose une histoire annoncée dès le départ comme sans réel sens, avec comme témoins deux personnages d’un roman fleuve écrit sous la dynastie Ming, intitulé « La Pérégrination vers l’Ouest ». On y revisite une bonne partie de l’Histoire du XXe siècle des relations est-ouest, dans un désordre assumé. La première photo du film italien "Balentes" laisse penser à des photographies noir et blanc découpées et retravaillées au crayon. Le film situe son action en Sardaigne, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, avec deux adolescents dont l’un est tué à la suite d’un vol de chevaux dans une ferme militaire.
Mêlant prises de vues réelles, rotoscopie, dessin, éléments découpés, et images de synthèse en 2D, "Olivia et les nuages", venu de République Dominicaine, suivra les histoires d’amour de plusieurs personnages dans une exploration annoncée comme surréaliste. Enfin, on sera curieux de la manière dont est animé le dessin d’apparence enfantin du film canadien "Endless Cookie", qui retrace la différence d’éducation entre deux demi-frères, l’un blanc, l’autre autochtone.
Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur