Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

DOSSIERTop

TOP 10 Steven Spielberg

La rédaction s’est penchée sur l’œuvre du prochain Président du Festival de Cannes pour élire le top 10 des meilleurs films de Steven Spielberg. Un exercice difficile qui nous a demandé de départager souvent « l’indépartageable » ! Ce classement, s’il n’est le reflet que de notre vision du cinéaste à un instant T, a le mérite d’établir une cartographie des chefs d’œuvre du réalisateur américain. De "Duel" en 1971 à "Lincoln" en 2013, découvrez quel est notre top de ses films. Et l'absence cruelle de certains ("Arrête-moi si tu peux", "Rencontres du troisième type" ou encore "Duel"...) signifie qu'ils sont pour certains juste au pied des marches de ce Top 10 forcément frustrant !

 

10e // Indiana Jones et le Temple maudit (1984)
(Indiana Jones and the Temple of Doom)

Spielberg sort du formidable succès de son film "E.T." avant de s’attaquer au deuxième volet des aventures d’Indy. Le plaisir de voir renouer Indiana Jones avec le fouet est intense. Paradoxalement, Spielberg ne s’est jamais vraiment appropriée cette quadralogie. C’est avant tout une entreprise de George Lucas LTD.
Et c’est encore plus frappant dans cet épisode tant les hommages que le réalisateur aime mettre dans ses films deviennent ici des copier-coller de références cinématographiques (voir par exemple la première scène jamesbondesque).
Spielberg prend même un certain plaisir à faire souffrir l’archéologue… Spielberg sadique ? Pour sa première suite, un exercice qu’il n’affectionne particulièrement pas, c’est certain ! Il en ressortira en même temps de grandes scènes d’action efficaces où l’humour pointe toujours à l’ombre du chapeau…

9e // La Guerre des mondes (2005)
(War of the Worlds)

Adapter le roman éponyme de 1898 de H.G. Wells est une évidence pour le réalisateur qui a fait de la guerre et des extra-terrestres deux des principaux thèmes de sa carrière cinématographique. C’est aussi l’occasion pour Spielberg d’y associer la cellule familiale brisée (un père – Tom Cruise – et sa fille – Dakota Fanning).
Il en ressortira un film de grand spectacle qui n’est pas sans rappeler la Shoah (le train en feu), le 11-septembre (l’avion écrasé)… du spectacle donc mais dans un univers sombre où la survie, la mort sont omniprésentes.

© Cinema International Corporation (CIC)

8e // Les Dents de la mer (1975)
(Jaws)

Troisième film de Spielberg et première consécration mondiale pour le jeune réalisateur de 29 ans. Pourtant, il restera aussi dans les annales de ses pires souvenirs de tournage ! Mauvais temps répété en mer, requin mécanique qui ne fonctionne que quand il veut, 155 jours de tournage au lieu de 52, budget multiplié par 3… !
Mais le résultat de ce "Moby Dick" moderne est mémorable. Un film d’horreur qui paralyse au son de la musique de John Williams devenue culte. Moins on en voit, plus le réalisateur arrive à démultiplier nos peurs. Il créera également les premiers héros « ordinaires » en choisissant lui-même les trois comédiens qui interpréteront l’océanographe (Richard Dreyfuss), le marin (Robert Shaw) et le chef de la police locale (Roy Scheider) confronté à Bruce le requin tueur dont on retrouvera les membres de sa famille dans trois suites que Spielberg refusera délibérément de tourner.

7e // Indiana Jones et la Dernière Croisade (1989)
(Indiana Jones and the Last Crusade)

Entre "Empire du soleil" et "Always", Spielberg s’autorise un nouvel épisode des aventures d’Indiana Jones. L’occasion de découvrir Indy jeune (dans la peau de River Phoenix) ainsi que son vieux père : l’excellent Sean Connery, clin d’œil à 007, forcément. En effet, celui qui deviendra l’un des plus grands aventuriers du cinéma a été pensé par Spielberg et Lucas (producteur) comme un mélange de Tintin, l’Homme de Rio et James Bond. Mais l’ambition du réalisateur semble toujours mince… Les héros fatiguent vite dans cette dernière croisade aux décors de carton pâte.
On peut toutefois dire qu’elle est certainement la plus drôle, grâce surtout aux seconds rôles d’exception (Connery bien sûr, sans oublier John Rhys-Davies). Un peu trop sage tout de même pour être au niveau du premier épisode.

6e // Il faut sauver le soldat Ryan (1998)
(Saving Private Ryan)

La guerre est très présente dans la filmo de Spielberg, mais a contrario de ses confrères qui s’obstinent à dépeindre celle du Vietnam sous toutes ses coutures (Stone, Coppola, Cimino…), celui qui est issue d’une famille juive et dont le père a été aviateur pendant la guerre de 39-45 s’acharnera à faire connaître ce conflit qui représente évidemment bien plus à ses yeux.
Alors que son précédent film sur la Seconde Guerre Mondiale ("La Liste de Schindler") se terminait par des images bouleversantes des survivants, Spielberg décide pour son 19e film de débuter par le devoir de mémoire en commençant par l’image d’une famille au cimetière français du débarquement de Normandie puis de raconter son histoire poignante de soldats à la recherche d’un marines américain (Matt Damon).
Le message des deux films sont directement liés : « celui qui sauve une vie, sauve l’humanité ». Le bataillon mené par Tom Hanks c’est Schindler. Le sacrifice de ces soldats (et la glorification de sa nation aussi) est rendu avec une vérité du propos et des images qui emporte le film dans un réalisme troublant, dérangeant, brutal et émotionnellement puissant.

5e // E.T., l'extra-terrestre (1982)
(E.T. the Extra-Terrestrial)

Première véritable apparition de l’enfance dans la filmo de Spielberg, "E.T." est aussi son premier projet cool loin des super productions précédemment réalisées. Ici, pour son 7e long-métrage, le réalisateur lâche du lest en se concentrant sur une histoire certes simple mais qui dans les mains de Spielberg deviendra la plus fantastique d’entre toutes.
Un vélo, la lune, un pot de fleurs, un déguisement, un téléphone : Spielberg a trouvé l’incroyable formule magique qui fait qu’on se souvient tous de ces éléments de l’histoire et qui ont porté le film vers les sommets du box-office et les profondeurs de notre cœur… Il en deviendra le symbole de sa société de production Amblin et l’emblème éternel de sa carrière.

© Cinema International Corporation (CIC)

4e // Les Aventuriers de l'arche perdue (1981)
(Raiders of the Lost Ark)

Et de trois ! Trois "Indiana Jones" dans le top 10 d’Abus de ciné. La série a profondément marqué les spielbergphiles ! Le premier reste incontestablement le meilleur de et pour tous.
Les scènes d’action s’enchaînent avec une rare frénésie. Le héros est drôle à souhait ! Le premier film des aventures d’Indiana Jones fera naître le blockbuster et fera enfin de Spielberg le wonder boy d’Hollywood (lui permettant de se lancer sur son projet plus personnel d’E.T).

3e // Minority Report (2002)

Dix ans après "Jurassic Park", voici le film le plus fun du réalisateur (après les faiblards "Monde perdu", "Amistad" ou "A.I."). Sur un scénario hors pair adapté d’une nouvelle de Philip K. Dick, le film plonge dans un futur proche à la « constitution » parfaite.
Thriller, policier, science-fiction, "Minority Report" (meilleur film d’Hollywood en 2002) joue la carte des genres. Le film joue aussi sur notre plaisir de la connaissance du futur et de la manière dont le héros devra modifier ce qu’il semble être inchangeable ! Le film sera la première collaboration Spielberg/Cruise. Il révèlera en outre le jeune Colin Farell.

2e // Jurassic Park (1993)

1993 est l’année Spielberg. Ce dernier met en chantier deux projets que tout oppose : "Jurassic Park" et "La Liste de Schindler", deux projets qui le porteront au sommet (du box-office pour le premier et des Oscars pour le second).
Pourtant, Spielberg venait d’essuyer plusieurs échecs critiques ou commerciaux lorsqu’il s’est mis sur le projet de "Jurassic Park" ("La Couleur pourpre", "Empire du soleil", "Always", "Hook") : on comprend pourquoi son film de dinosaures fait directement référence à ses débuts et son film "Les Dents de la mer".
La différence : des effets spéciaux jamais vus, une myriade de monstres face caméra et qu’on ausculte avec émerveillement et frayeur jusqu’au moindre détail ! Film d’aventure et de spectacle par excellence, le scénario n’est pas le point fort du film. Il fonctionne en effet davantage sur le plaisir du spectateur à se faire peur et à triompher de ses frayeurs procurées par les vélociraptors et ce gigantesque T-Rex…

1er // La Liste de Schindler (1993)
(Schindler's List)

Largement en tête des suffrages, le film le plus noir du grand Steven Spielberg est donc sur la première marche des œuvres préférées de la rédaction. Sept Oscar : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario… Spielberg passe du statut de réalisateur commercial au cinéaste reconnu par la profession.
Pour ce film de trois heures, en noir et blanc, Spielberg est allé chercher un sujet qui le touche au plus profond : le génocide juif. Il avouera en effet avoir appris à lire les chiffres sur les tatouages des rescapés des camps de la mort que lui présentait sa grand-mère. "La Liste de Schindler" est tout sauf un film de guerre. C’est le combat d’un Allemand qui prend conscience de la réalité du nazisme et qui s’y oppose en sauvant le plus de juifs possible…
Beauté de la réalisation minimaliste, force de l’interprétation de Liam Neeson et Ralph Fiennes, émotion garantie. Chef d’œuvre, ni plus, ni moins.

 

Mathieu Payan Envoyer un message au rédacteur

À LIRE ÉGALEMENT