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WRONG

Un film de Quentin Dupieux

Le sens de la vie ?

Un matin, Dolph perd son chien Paul, alors que son jardinier Victor découvre qu’un palmier s’est transformé en sapin. L’énigmatique Monsieur Chang aurait-il la réponse à ce mystère mystérieux ?

L’absurde brandi comme seule perspective narrative et formelle, voilà la marotte de ce joyeux luron déjanté qu’est Quentin Dupieux. Artiste de musique électronique passé à la réalisation il y a onze ans, Dupieux (ou Mr. Oizo) cultive un univers bariolé fait de déconstruction narrative, d’absurdités portées à leur extrême et de personnages perdus dans leur environnement. Une telle approche ne peut que rapidement tourner à vide, mais heureusement pour nous, sur ses trois premiers films, Dupieux avait su mêler ses exigences à un certain talent pour le spectacle et la narration. Et à un peu de sens, disons le tout net. Car aussi absurdes et bordéliques soient-ils, "Nonfilm", "Steak" et surtout "Rubber" cachaient dans leur sein une vraie réflexion, sur le sens de la vie, le poids de l’apparence, ou le cinéma lui-même.

Point de tout cela ici, tant "Wrong" ne parle de rien, ne partant de nulle part et n’arrivant pas mieux à destination. Certes, les élucubrations d’Eric Judor, et son accent improbable, sont amusants. Certes, quelques séquences parviennent à faire sourire, mais jamais le film ne va au-delà de son postulat de départ. Que l’on a finalement bien de la peine à dénicher. Car là où l’excellent et hilarant "Rubber" osait un cinéma d’exploitation pur et dur, à base de têtes explosives, de flics texans et de jeunes femmes courtement vêtues, "Wrong" déroule péniblement son rythme indolent, se contentant d’enchaîner les scénettes sans véritable fil conducteur. Et honnêtement, si ce génial acteur sous-estimé qu’est William Fichtner ne volait pas toutes les scènes où il apparaît, les limites du cinéma de Quentin Dupieux auraient rendu horripilant ce « nonfilm » ni fait, ni à faire. Beaucoup de bruit pour rien, quoi…

Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur

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