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LE CHÂTEAU AMBULANT

Un film de Hayao Miyazaki

Surprenant et rythmé, le nouveau Miyazaki en est moins poétique

Sophie, 18 ans, travaille dans la boutique de chapelier que tenait son père. Alors qu’elle rend visite à sa sœur, elle se retrouve coincée dans une ruelle, par deux soldats fort entreprenants. C’est alors qu’un mystérieux jeune homme lui vient en aide, forçant par la magie, les soldats à aller défiler ailleurs. La guidant dans les airs, il l’a dépose ensuite chez la dite. Mais de retour à son échoppe, Sophie se trouve nez à nez avec La sorcière des landes, qui, jalouse, lui jette un sort, et la transforme en vieille dame de 90 ans…

La part de rêve qui réside en chacun de nous, est à chaque nouveau film, émoustillée par les images, les décors chaotiques et pourtant si doux, que Miyazaki le magicien du cinéma d’animation, sait créer, et rendre palpables. En adaptant « Le château de Hurle », de la romancière Diana Wynne Jones, il crée une nouvelle œuvre fantasque, pleine de personnages improbables, et pourtant attachants, tels un épouvantail à tête de navet qui sautille le long du chemin, ou un chien espion, qui toussote plus qu’il n’aboie.

La tendresse est toujours présente, au travers de ces rencontres que va faire Sophie dans son voyage à elle, au cœur d’une sorte d’Europe, peut être moins dépaysante que le Japon de Chihiro. Cependant, difficile de s’attacher à ce personnage principal, qui semble ballotté par un destin subi, plus qu’il n’est maître de ses propres agissements. D’autant qu’avec l’âge qu’on lui inflige soudain, la pauvre Sophie semble bien trop vite gagner en sagesse. Et l’on perd ainsi très vite, le sens profond de ce voyage.

Heureusement, le rythme des péripéties, des changements de paysages, les transformations et dislocations du château, tiennent en haleine et suggèrent l’émerveillement. Le mystère est aussi bien entretenu, entre le jardin secret d’Hauru le magicien, les différentes portes d’un monde qu’on ne sait plus s’il est le même en divers temps, ou en divers lieux, ou les sombres desseins des divers protagonistes. Et cela génère un vertige inédit chez le réalisateur, toujours en lutte contre les absurdités humaines, qui détruisent cette nature qui lui est chère. Loin d’être une déception donc, ce Château ambulant, nous entraîne en mille lieux et mille temps, pour mieux rêver, encore, d’un monde apaisé, où règne l’entraide.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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