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LES FILS DU VENT

Un film de Julien Seri

Mieux que le premier Yamakasi, mais ça reste faible

Léo et ses amis partent s’entraîner dans un gymnase que celui-ci a acquis en Asie. Mais la tranquillité va être de courte durée puisqu’ils se trouvent vite mêlés malgré eux à la lutte ambiante entre les Triades et les Yakuzas…

Il était difficile de faire pire que le premier film des Yamakasi… et heureusement Julien Seri n'a pas réussi cet "exploit" ! A l'origine du premier projet, le réalisateur avait, on s'en souvient, quitté la production à cause de différends avec Luc Besson (alors producteur). Là, on sent ce film (son premier long, donc) comme une revanche sur le passé. Les Yamakasi s'en vont vers d'autres cieux (l'Asie), à l'image de Julien Seri qui s'est tourné vers d'autres producteurs afin de finir enfin sa collaboration avec le groupe de cascadeurs-acteurs (faute de terme meilleur pour les désigner…). Bref, tout ça pour dire que ça paraît plus travaillé, plus abouti et plus mature que le premier essai.

Plus modeste aussi, dans le sens où le film privilégie l'action aux messages. Seri semble avoir compris que les exploits des Yamakasi devaient être l'un des centres d'intérêt du film. Contrairement au premier volet, donc, on en prend plein les yeux, de cascades, sauts, acrobaties en combats, dont les membres du groupe nous font la desmonstration. Même si le montage parfois trop rythmé fait perdre un peu la valeur de ces prouesses, de réguliers plans séquences viennent compenser cette frustration, qui est donc bien loin de celle qu'on avait eu avec le premier film.

Le pseudo-message, « robin-des-bois » à la mord-moi-l'nœud du premier, est remplacé par quelques messages beaucoup plus discrets et moins lourds, notamment sur le choc des cultures… Le film sait donc où il va : un film d'action avant tout, et qui essaie de mettre un peu d'humanité néanmoins dans ses personnages et son histoire. Essaie, dis-je, car malheureusement, même s'il y a là aussi un mieux, le scénario reste faible, ou du moins simpliste. Les situations ne manquent pas d'être souvent clichées et parfois ridicules. Quant aux personnages, ils ne sont pas tous très crédibles, la faute notamment au manque de savoir-faire de la plupart des Yamakasi en matière de comédie. Autant ils n'ont plus rien à prouver dans leur "art du déplacement", autant ils ont encore de gros progrès à faire dans le domaine du jeu. Heureusement que la belle nouvelle venue du film, Elodie Yung (vue dans la série « la vie devant nous »), relève le niveau !

Bref, c'est un film globalement visuel, avec une réalisation plutôt classique qui ne manque pas de quelques petites trouvailles sympas (le "transfert" Europe-Asie par exemple), dont on retiendra quelques bonnes scènes d'action, notamment un combat original sur un échafaudage en bambous !

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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