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BRICK

Un film de Rian Johnson

Une savante application des codes du film noir à l’environnement d’un lycée

Un jeune homme découvre le cadavre de son ex petite amie à l’entrée d’une immense buse en béton, sorte de tunnel d’où s’écoule un long filet d’eau. Il décide de mener l’enquête…

Usant des figures classiques des films noirs américain, Ryan Johnson s’amuse, dans Brick, à les transposer dans l’univers archi codifié également, des lycées, et donc des teen movies. Ainsi la femme fatale devient la meneuse des pom pom girl, le détective et sa veste pourrie, sa démarche dégingandée prend corps en un jeune élève peu populaire et un rien rebelle. L’expert ou l’indic s’incarne dans le pote qui fournit les données, sorte de fan de technologie et donc élève à lunette, souvent exclus. Et le dealer se retrouve interprété par le garçon gothique, à la limite du freak… Et je vous épargne l’homme de main, ou la prostituée…

Le réalisateur construit ainsi un monde sans adultes ou presque, où l’identification aux jeunots devient du même coup plus facile. En utilisant de manière efficace les décors d’un lycée (terrain de football, casiers, couloirs), avec une froideur évidente des couleurs (dans les gris, monotone), il donne à se monde un aspect inquiétant et vide, qui sied à son intrigue. Construite sous forme d’un long flash-back initial menant à la mort de l’ex petite amie, elle devient par la suite d’une linéarité relative. Et l’on se surprend à mener l’enquête avec le Columbo en herbe qu’interprète flegmatiquement Joseph Gordon Levitt. Une réussite, toute en suggestion, et en suspense maîtrisé.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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